À Dunkerque, un service commun de l’énergie avec les communes voisines

Dunkerque est l’un des territoires emblématiques de la transition énergétique – et industrielle, avec de nombreux projets éoliens, photovoltaïques, biomasse (en cours ou en fonctionnement). La ville investit en effet chaque année 2 millions d’euros dans l’isolation des bâtiments, et 500 000 euros dans la production d’énergies renouvelables. « Nous avons donc acquis une certaine expérience sur le suivi des consommations et des contrats tous fluides confondus, les cahiers des charges pour les travaux d’économie d’énergie, la valorisation des CEE… », développe Salah Saïdi, responsable du service énergie de Dunkerque et de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD). Alors pourquoi ne pas partager cette expérience ?

Le contexte d’envolée des prix de l’énergie a inquiété une grande partie des communes de la CUD, qui se sont montrées favorables à un accompagnement pour maîtriser les dépenses. Ainsi, l’idée d’un service commun de l’énergie était née. Celui-ci sera effectif au 1^er janvier 2024, après près d’un an et demi de travail. « À l’été 2022, une première rencontre a permis de faire un état des lieux des communes, de leurs attentes, de leur mode de fonctionnement actuel. Après récupération des données techniques, comme les contrats d’exploitation CVC (chauffage, ventilation, climatisation), nous avons construit l’offre et défini l’effectif dont nous aurions besoin », poursuit Salah Saïdi.

Cinq axes d’accompagnement

Les missions du service commun s’organisent en cinq axes : suivi et analyse des consommations, avec proposition d’actions correctives, exploitation et entretien des systèmes CVC avec accompagnement technique pour les travaux, programmation et accompagnement des gros travaux GER (gros entretien renouvellement), en lien avec les économies d’énergie, développement de projets de production d’énergies renouvelables et valorisation des CEE.  « L’objectif est de les accompagner, de les outiller, de les aider à maîtriser leurs dépenses, mais nous ne décidons pas à leur place », ajoute le responsable du service énergie.

Pour le premier axe de travail par exemple, le prédiagnostic a pu montrer qu’il y avait peu de suivi régulier de consommations et que les contrats n’étaient pas forcément ajustés ni optimisés. Les économes de flux se chargeront donc de travailler sur ce point. « Des mesures correctives pourront être prises concernant les usages ; l’idée est là de favoriser les économies d’énergie, et donc financières. » Sur le troisième axe – les gros travaux –, le service commun va accompagner dans la priorisation, l’élaboration des programmes de rénovation, mais aussi le choix des assistances à maîtrise d’ouvrage et enfin le suivi. Sur les CEE, les communes rassembleront leurs projets de rénovation pour capitaliser et obtenir une meilleure valorisation.

Recrutements en cours

Début 2024, le service comprendra six chargés de maintenance, trois économes de flux, un ambassadeur de l’énergie, un technicien éclairage et un responsable. Ces postes sont financés par toutes les communes. Les recrutements sont en cours à l’heure où nous écrivons.