Décryptage
À quoi servent les conseillers en énergie partagés ?
Ils sont un peu plus de 300 en France et interviennent auprès des petites communes pour les conseiller sur les moyens de réduire leurs factures énergétiques. Explications.
Quand et pourquoi a été mis en place le dispositif des conseillers en énergie partagés (CEP) ?
D’abord expérimenté en Bretagne et Poitou-Charentes, le dispositif a été élargi à toutes les régions en 2009. Porté par l’Ademe, il cible les communes de moins de 10 000 habitants et vise à mutualiser les services d’une personne compétente sur les questions de l’énergie. L’ambition ? Proposer des solutions de maîtrise des consommations et dépenses énergétiques.
Où travaillent les CEP ?
« Ils peuvent travailler dans diverses structures. La majorité œuvre dans les intercommunalités et les syndicats d’énergie. D’autres dans des associations, des agences locales de l’énergie et du climat… », détaille Christophe Lestage, coordinateur CEP au sein de l’Ademe. Aujourd’hui, ils sont 317 répartis sur toute la France. 6 000 communes – et donc 9 millions d’habitants – ont pu bénéficier ou bénéficient encore de leurs services.
Qui les finance ?
Dans la plupart des cas, l’Ademe finance la création du poste lors des trois premières années. Les communes participent également : en moyenne à hauteur de 0,50 € par habitant lorsque l’Ademe finance encore, et autour de 1,50 € quand l’Ademe ne finance plus. En 2019, le budget de l’agence pour les CEP est de 2,5 millions d’euros. Il était de 6 millions en 2016.
Quelles sont leurs missions ?
« Concrètement, je travaille sur trois thématiques : les bâtiments publics, l’éclairage public et le patrimoine automobile. L’ambition est d’abord de faire un état des lieux, notamment en épluchant les factures, pour se rendre compte des dépenses d’énergie de la commune et voir sur quel(s) poste(s) il est possible de réaliser des économies. Ensuite, j’apporte des conseils et propose des préconisations sur les travaux à travers plusieurs scénarios », précise Benjamin Cousi, CEP au sein du Pôle d’équilibre territorial et rural Midi-Quercy, qui rassemble 49 communes et 50 000 habitants.
Quels peuvent être les conseils donnés par les CEP ?
« Côté bâtiments publics, on travaille notamment sur de la rénovation, pour résoudre des problèmes de déperdition de chaleur, mais aussi pour améliorer la notion de confort d’été, en évitant la surchauffe. On préconise ainsi souvent des matériaux biosourcés, même si ensuite les communes choisissent ou non de passer à l’action. Nous n’orientons pas vers des artisans en particulier », poursuit Benjamin Cousi.
Les CEP disposent-ils d’outils en commun pour travailler ?
« Ils peuvent en effet s’appuyer sur divers outils, parmi lesquels un guide méthodologique, un logiciel de suivi des consommations nommé Vertuoz, un forum en ligne où ils peuvent échanger et s’entraider », souligne Christophe Lestage. Un parcours de formation est aussi proposé par l’Ademe, qui rappelle que les CEP sont très qualifiés, puisqu’ils disposent pour près de la moitié d’entre eux d’un bac +5.
Quel bilan après dix ans d’existence des CEP ?
« Un récent sondage indiquait que 95 % des élus concernés étaient satisfaits de l’intervention de leur CEP », précise Christophe Lestage. Par ailleurs, en 2015, un bureau d’études a évalué que les économies d’énergie générées par un CEP étaient de l’ordre de 8 000 à 12 000 kWh par an et par commune.