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À Strasbourg, les collectivités veulent faire de l’énergie un bien commun
Pendant trois jours en juin, Strasbourg a accueilli les Assises européennes de la transition énergétique. L’occasion pour les collectivités d’alerter sur un manque de moyens et un contexte politique inquiétant pour la transition énergétique.

1 300 personnes ont arpenté les couloirs du Palais de la musique et des congrès de Strasbourg, puis du Parlement européen, du 24 au 26 juin, dans le cadre des Assises européennes de la transition énergétique. Cet événement, qui célébrait sa 26e édition, est organisé chaque année par l’Ademe, la communauté urbaine de Dunkerque Grand Littoral, par Bordeaux Métropole, et depuis 2024, par l’Eurométropole de Strasbourg, et Dijon Métropole. C’est d’ailleurs à Dijon que se tiendra la 27e édition, en 2026.
Propositions pour pousser la transition énergétique
L’événement portait sur le thème « L’Énergie, un bien commun ! Des territoires à l’Europe ». Les collectivités organisatrices ont présenté un plaidoyer demandant l’implication des citoyens, le renforcement des compétences locales et un accroissement des financements. Pour ce faire, les territoires ont émis 28 propositions, allant du renforcement des pouvoirs du comité des régions à l’évaluation de l’intégration des propositions citoyennes dans les politiques publiques, en passant par le développement de l’investissement des particuliers dans les énergies renouvelables et le développement de tarifications et de fiscalités européennes de l’énergie.
Les Assises ont également permis aux collectivités de détailler leurs engagements en termes de transition énergétique. « Nous visons 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050, a déclaré Jeanne Barseghian, maire (Les Écologistes) de Strasbourg. Il s’agit d’un plan ambitieux, réalisé avec les acteurs locaux. » L’Eurométropole de Strasbourg a mis en avant ses projets concrets : réseau de chaleur décarboné, récupération de chaleur fatale, écoles à énergie positive. Mais derrière ces réussites, les élus décrivent un quotidien sous tension. « La justice sociale est indissociable de la justice énergétique, insiste Jeanne Barseghian. La transition doit rester une priorité non négociable. Les reculs sont réels, les signaux sont inquiétants, y compris au niveau européen. »
Un contexte politique inquiétant
Les autres territoires présents dressent le même constat. « Le vent est de face, il faut l’affronter, résume Claudine Bichet, vice-présidente de Bordeaux Métropole. Nous ne sommes pas à la hauteur. Les mesures d’économies de 10 Md€ pour combler le déficit concernent la transition énergétique : aides aux véhicules électriques, suspension de MaPrimRenov’… Les collectivités représentent 70 % des investissements publics en faveur de la transition énergétique, malgré la suppression de la taxe d’habitation. Nous ne pouvons pas encore voir nos marges se réduire. »
À quelques mois des élections municipales, une alternance politique au sein des métropoles françaises pourrait avoir un impact sur les engagements écologiques. « Nous devons cranter des politiques durables, qui dépassent nos mandats », insiste Jeanne Barseghian. Création d’entreprises publiques locales, massification des réseaux de chaleur, projets structurants : les collectivités essaient d’ancrer leurs actions dans le temps.
Un nouveau président pour la FNCCR
Le 9 juillet, le conseil d’administration de la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) a élu son nouveau président en remplacement de Xavier Pintat, qui a décidé de passer la main après avoir exercé cette fonction pendant un peu plus de vingt ans. Le nouvel élu est Jean-Luc Dupont, âgé de 58 ans et vice-président de la FNCCR depuis 17 ans. il est aussi actuellement maire de Chinon, président de la communauté de communes de Chinon Vienne et Loire et président du Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL).