Portrait

Accélération : une intercommunalité identifie des zones pour l’éolien et le solaire

Pour ne pas dépendre des choix des opérateurs privés, la communauté de communes des Vallées de l’Orne et de l’Odon (Calvados) a mené sa propre étude pour identifier les meilleurs sites de projets éoliens et solaires. En amont de la loi sur les zones d’accélération des énergies renouvelables. Retour sur la méthode avec Annaïg Rivoal, chargée de mission transition énergétique pour l’intercommunalité des Vallées de l’Orne et de l’Odon (23 communes et 25 000 habitants) et Alain Gobé, son vice-président, en charge du comité de transition énergétique.

PAR CAROLE RAP - FéVRIER 2024
Annaïg Rivoal et Alain Gobé. ©DR

Pourquoi avoir voulu identifier des sites éoliens et solaires au niveau de l’intercommunalité ?

Alain Gobé : Nous voulons reprendre la main sur la production des énergies renouvelables sur le territoire. En 2018 nous nous sommes engagés à couvrir la totalité de la consommation énergétique du territoire par la production d’énergie renouvelable, soit 185 GWh par an d’ici 2040 sur la base d’un mix énergétique incluant le bois énergie, le gaz renouvelable, la géothermie, le photovoltaïque, l’éolien, etc. (après avoir réduit notre consommation de 50 % d’ici là). Pour l’instant il n’y a pas encore d’éoliennes (objectif de production de 55 GWh/an) ni de centrales solaires au sol (objectif de production de 36 GWh/an), mais nous ne voulons pas d’éolien subi. En 2021, un mât de mesure a été implanté sans que les communautés limitrophes soient consultées. Nous avons convoqué le développeur, qui avait montré son désintérêt à discuter avec les collectivités. Pourtant, la principale commune concernée a lancé une consultation citoyenne, avec 91 % de « non » contre le projet. Mais ce développeur poursuit ses démarches en forçant la main des collectivités. Cette pratique discrédite la filière.

Comment avez-vous procédé pour réaliser cette étude ?

Annaïg Rivoal : Nous avons retenu le bureau d’étude ETD dans le cadre d’un marché public. Au premier trimestre 2023, il a réalisé la partie étude technique, pour évaluer le potentiel brut en prenant en compte la réglementation (aspects aéronautiques, radars, distance de 500 m des habitations, etc.). Pour des éoliennes d’une puissance moyenne de 3 MW et de 150 m de haut, le potentiel serait de 10 à 15 machines, produisant de 60 à 85 GWh par an. Pour l’énergie solaire, il y a une douzaine de sites potentiels dits « favorables » pour +/-12 GWh/an. À cela peuvent s’ajouter les délaissés routiers, les ombrières, le solaire flottant et le solaire sur toiture pour un potentiel théorique de 40 à 50 GWh/an au total.

Ensuite, les élus ont porté le sujet sur la place publique, afin de coconstruire la seconde partie de l’étude avec les habitants. En octobre 2023, nous avons organisé 7 ateliers de 2 heures chacun, itinérants sur 7 communes. Les habitants ont pu dire quelles étaient leurs craintes et leurs envies par rapport aux énergies renouvelables, qui ont ensuite été traduites en critères d’acceptabilité des projets. Ainsi, la distance minimum des éoliennes aux habitations a dû passer de 500 m à 750 m voire 1 000 m, ce qui réduit beaucoup le potentiel (20-40 GWh avec 3 à 6 éoliennes pour plus de 1 000 m). Les habitants demandent aussi à avoir la possibilité d’entrer dans la gouvernance des projets pour en avoir une maîtrise dans l’intérêt du territoire. Pour le solaire au sol, ils ne souhaitent pas de développement sur des terres agricoles.

Comment votre étude s’articule-t-elle avec la définition des zones d’accélération pour les énergies renouvelables, demandée par la loi Aper du 10 mars 2023 ?

Alain Gobé : Nous avons eu connaissance des modalités pratiques de la loi à la rentrée 2023 lors de présentations par la préfecture. Cela nous a permis de préciser lors des ateliers que notre démarche s’inscrivait dans le cadre de la loi. En novembre 2023, la communauté de communes a délibéré sur le contenu de l’étude. Nous avons défini les potentiels de gisement. Les communes ont la connaissance des zones, mais elles sont souveraines pour désigner celles qu’elles souhaitent. Nous sommes prêts à les aider si elles en ont besoin. Ainsi en 2024, nous allons poursuivre les réflexions par des échanges avec des experts, par exemple sur les scénarios RTE, sur les impacts sur la santé ou la biodiversité.

Lien: https://cdc.vallees-orne-odon.fr/environnement/transition-energetique/les-energies-renouvelables/

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