Portrait

Aider au développement de la filière bois

Déléguée régionale de Fibois Auvergne-Rhône-Alpes, Marinette Feuillade œuvre au service de la filière bois. Un secteur à fort potentiel économique et environnemental.

PAR ARNAUD WYART - JANVIER 2020
Marinette Feuillade, déléguée régionale de Fibois Auvergne-Rhône-Alpes ©DR

Ingénieure agricole de formation, Marinette Feuillade connaît bien le domaine de l’agriculture et en particulier le bio, filière dans laquelle elle a travaillé pendant une dizaine d‎’années. Il y a six ans, elle décide de s‎’investir dans la filière bois avec le même objectif : soutenir et développer une économie qui soit respectueuse de l‎’environnement. « En région Auvergne-Rhône-Alpes, la forêt occupe 38 % du territoire, soit 2,5 millions d’hectares. Un chiffre considérable. Cela signifie que l‎’on dispose d‎’un potentiel pour capter du CO2 et fournir aux professionnels un matériau durable, qui lui aussi va stocker du CO2 », explique-t-elle. À ce titre, Fibois Auvergne-Rhône-Alpes (ARA) mène des actions afin de faire la promotion du bois, en particulier pour la construction et l’emballage, mais elle œuvre aussi et surtout pour le recours au bois local (via des certifications, une AOP et des marques collectives). « L’idée consiste à sensibiliser les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’oeuvre à l’utilisation de bois produit localement, leur fournir des outils et apporter de la visibilité aux scieries pour que ce bois soit priorisé sur celui d’importation. D’autant qu’il s’insère parfaitement dans une économie circulaire. Réutilisable plusieurs fois, pour de l’emballage ou pour un autre usage, il est ensuite transformé en bois énergie et une fois réduit en cendres, il sert à l’agriculture. »

Lutter contre les idées reçues

Pour Fibois ARA, il est également nécessaire de communiquer sur les idées reçues. Pourtant vertueuse, la filière souffre en effet d’une mauvaise image auprès du grand public. Une tendance récente et due notamment aux désastres constatés à l’international en Asie et en Amérique du Sud. « Les Français ne connaissaient pas vraiment ce domaine auparavant. Les déforestations les ont amenés à s’y intéresser davantage. Ensuite, l’ONF et des ingénieurs forestiers ont mis le doigt sur les quelques abus pourtant autorisés en France : des coupes rases, de la monoculture avec des essences uniques, etc. Mais on est très loin de la déforestation », détaille Marinette Feuillade. En Auvergne-Rhône-Alpes, on récolte ainsi moins de 60 %, en moyenne, de l’accroissement annuel des forêts. Celles-ci sont donc gérées de façon durable (voir la vidéo publiée par Fibois ARA). « Une forêt, c’est un peu comme une culture agricole, mais sur une échelle différente. Un arbre croît et à un moment donné, il faut le récolter. Dans le cas contraire, cet arbre arrive à maturité, s’écroule sur lui-même et dégage du CO2. Pour que la forêt continue à jouer son rôle de capteur, elle doit être vivante et donc régénérée en permanence. Cela permet également aux jeunes arbres de produire du bois. » 

Une filière durable mais en manque de reconnaissance

Reste que la filière bois est en plein essor économique : le chiffre d’affaires avoisine les 6 milliards d’euros. De son côté, Fibois ARA compte 20 000 entreprises, pour environ 65 000 emplois, et de nombreux postes sont à pourvoir. L’interprofession compte d’ailleurs sur plusieurs marchés porteurs, notamment l’emballage (pour remplacer le plastique), la rénovation et la mixité des matériaux pour la construction. Pourtant, les entreprises peinent à recruter. « C’est vraiment notre priorité car le manque de main d’œuvre freine notre développement. Cela concerne les travaux forestiers, les scieries ou encore la menuiserie. Des emplois manuels souvent dévalorisés ou industrialisés. » En outre, Fibois ARA travaille sur le développement local du secteur bois énergie, sous-valorisé. Problème : si la filière est soutenue par les institutions, elle reste loin derrière lagriculture et lagroalimentaire, notamment en termes de crédits accordés. « En ARA, il y a une bonne coopération avec les services de l’État et de la région. En revanche, sur le second pilier de la PAC, seulement 4,8 % des crédits nous ont été octroyés. Le problème, c’est que nous ne sommes pas suffisamment organisés. Par exemple, nous n’avons pas de syndicat en mesure de négocier. Ce qui va faire bouger les choses, malheureusement, c’est l’urgence climatique. Tout le monde s’accorde désormais sur le besoin d’aller vers une économie plus durable et respectueuse de l’environnement. »

La filière bois

Si la filière bois est très étendue (de la forêt au papier), linterprofession se cantonne au bois matériau (structures pour la construction, emballages, etc.) et au bois énergie. La transformation en pâtes et les extractions de molécules ne sont pas comptabilisées.

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