Le tour de la question

Autoconsommation collective avec batteries à l’échelle d’un quartier

Dans le cadre du projet européen Response, la ville et la métropole de Dijon mettent en place deux îlots à énergie positive, incluant l’une des plus vastes opérations d’autoconsommation collective photovoltaïque en France.

PAR CAROLE RAP - MAI 2023
Panneaux photovoltaïques sur les toits du groupe scolaire Buffon. ©François Weckerl

Une opération d’autoconsommation collective de grande envergure est en cours de réalisation dans le quartier prioritaire de la Fontaine d’Ouche à Dijon. Elle s’inscrit dans le cadre du projet européen Response, dont l’enjeu est de faire émerger des îlots à énergie positive qui produiront 20 % d’énergie en plus de celle qu’ils consommeront. La réussite du projet repose pour l’essentiel sur la rénovation énergétique des bâtiments, un réseau de chaleur alimenté en énergies renouvelables et des centrales photovoltaïques en autoconsommation collective. Pour ces dernières, il est prévu trois opérations distinctes, gérées par trois personnes morales organisatrice (PMO) (1) : la Ville de Dijon pour les bâtiments publics et les bailleurs sociaux Grand Dijon Habitat et Orvitis pour les logements sociaux.

Réduire les charges

Côté Ville, le groupe scolaire Buffon produit déjà des kWh solaires depuis septembre 2022. Deux autres centrales devraient être en service d’ici mi-2024 sur une école et un stade. L’ensemble atteindra une capacité de 1 732 kW, destinés à alimenter une quinzaine de bâtiments publics (piscines, écoles, gymnases, etc.). « Pour la Ville de Dijon, l’avantage est de réduire les charges de fonctionnement, cette réduction permettant de couvrir en partie les emprunts effectués pour réaliser l’opération. Le comptage de ce qu’on consomme du réseau et de ce qui provient de nos installations, sera réalisé dans le cadre d’un accord avec Enedis », explique Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon métropole en charge de la Transition écologique. Côté bailleurs sociaux, il est prévu 363 kW de panneaux photovoltaïques répartis entre les immeubles de logements de Grand Dijon Habitat et d’Orvitis (2). « Ils alimenteront près de 600 logements, ce qui réduira les charges des locataires liées à la consommation d’électricité des parties communes », indique Jean-Patrick Masson.

Innovation sur le stockage

L’une des innovations justifiant le financement européen Response porte sur le stockage. Plusieurs types de batteries seront testés lorsque toutes les centrales solaires seront en service, afin de stocker le trop-plein d’électricité produit dans la journée pour pouvoir le restituer le soir. Seront notamment expérimentées des batteries usagées de véhicules électriques. De plus, des bornes de recharge intelligentes seront en capacité de restituer de l’électricité au réseau à partir de batteries bidirectionnelles de véhicules électriques.
Dernière marche vers l’énergie « positive », le réseau de chaleur délivrant chauffage et eau chaude au quartier « est alimenté à 50 % par des chaufferies bois, à 25 % par l’énergie fatale de l’usine d’incinération de Dijon et à 25 % par du gaz pour les besoins de pointe », indique Jean-Patrick Masson. Avec pour objectif de réduire la part du gaz pour le remplacer notamment par du biogaz.

(1) La personne morale organisatrice est l’entité juridique (association, une copropriété ou une société) qui relie tous les participants d’un projet d’autoconsommation collective.
(2) Orvitis : 169 kW de puissance et 172 MWh/an de productible annuel. GDH : 194 kW de puissance et 152 MWh/an de productible annuel.

Le programme Response

L’opération dijonnaise est soutenue par l’Europe dans le cadre du projet Response, lauréat en 2020 du programme européen « H2020, Villes et communautés intelligentes ». Visant le déploiement de technologies innovantes pour créer des îlots à énergie positive, Response est piloté par la Métropole de Dijon aux côtés de la ville de Turku en Finlande. L’expérimentation, qui s’étend sur la période 2020-2025, prévoit un budget de 9,1 millions d’euros pour la capitale de la Bourgogne. Elle implique une vingtaine de partenaires, dont la Ville et la métropole de Dijon, des bailleurs sociaux, le distributeur Enedis et des start-ups (fabricants de batteries, de sondes de mesure, de solutions d’architecture réseau, de plateformes de données, etc). Bilan dans trois ans.

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