Stratégie
Changement climatique : aider à l’adaptation des sites touristiques
Depuis 2021, l’Ademe Hauts-de-France accompagne des sites touristiques sur l’adaptation au changement climatique. La région, qui connaît une montée de la fréquentation touristique ces dernières années, doit en effet se préparer à affronter des phénomènes météorologiques plus importants.

Selon une étude publiée par l’Insee en 2023, les Hauts-de-France ont connu une augmentation de la fréquentation touristique de 3,6 % par rapport à 2022. C’est deux fois plus rapide qu’au niveau national (+1,6 %). Elle est la troisième région de France à avoir eu la plus forte progression derrière le Grand-Est (5,4 %) et le Centre-Val de Loire (4 %). « Les touristes recherchent le climat tempéré de notre région, partage Patrick Alfano, responsable communication et coordinateur tourisme durable à l’Ademe à l’Ademe Hauts-de-France. Il est important pour les sites touristiques de se préparer à des phénomènes climatiques plus importants et plus exacerbés ».
C’est pourquoi l’Ademe Hauts-de-France accompagne gratuitement plusieurs sites de la région sur l’adaptation au changement climatique. Le premier plan d’accompagnement a concerné, en 2020-2021, sept sites touristiques. « Nous avons reconduit cet accompagnement sur 15 nouveaux sites en 2024-2025 », rapporte Patrick Alfano. Parmi les sites accompagnés durant ces périodes, on compte notamment le parc Astérix, le Louvre-Lens ou le château de Chantilly. « Le programme dure un an et demi et l’objectif est d’anticiper les impacts du changement climatique », explique-t-il.
Des solutions adéquates
L’accompagnement est réalisé en collaboration avec les bureaux d’études Acterra et Auxilia. Il débute par une phase de diagnostic des vulnérabilités. Cette dernière comprend trois étapes. D’abord, on identifie les aléas climatiques menaçant les activités du site. L’objectif est de comprendre la manière dont ils doivent évoluer à l’horizon 2050. La deuxième étape sert à comprendre de quelle façon ces aléas affecteront le site touristique, suivant sa sensibilité et sa capacité à s’adapter. À la suite de ces deux étapes, on établit une hiérarchisation des vulnérabilités afin de mettre en lumière les différents impacts.
Lorsque cette première phase est terminée, un plan d’action pour une stratégie d’adaptation est mis en place. « Sur la base des aléas du site, on va sélectionner des actions à mener et les chiffrer. Ensuite, on propose aux sites une dizaine d’actions et on leur demande d’en choisir une seule qui sera soumise à l’accompagnement », développe Patrick Alfano. Le coût des études est pris en charge par l’Ademe. Il varie en fonction des sites et des besoins. Chaque site finance néanmoins les actions d’adaptation choisies.
S’adapter… et atténuer
Ce programme se base uniquement sur le volet « adaptation » au changement climatique. « Mais les sites doivent penser à également mettre en place des actions d’atténuation » précise Patrick Alfano. Cela correspond à des mesures prises pour lutter contre le changement climatique, comme le développement des énergies renouvelables par exemple, car « l’un ne va pas sans l’autre ». L’Ademe a d’ailleurs produit une méthodologie sur l’accompagnement des opérateurs et territoires touristiques sur l’adaptation au changement climatique. Basée sur ce qui a été fait en Hauts-de-France, elle est disponible pour toutes les collectivités et les sites touristiques.