Portrait

Christian Mariani : ambassadeur du solaire thermique en Corse

À trente-cinq ans à peine, Christian Mariani a déjà à son actif une reconversion professionnelle de taille, du sport automobile aux énergies renouvelables. Portrait.

PAR CHRISTEL LECA - JUILLET 2018
Christian Mariani

Cet ingénieur automobile, sorti de l’École supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile (Estaca) à Levallois-Perret en 2004, a d’abord fait ses classes dans le milieu des rallyes en France, en Belgique et aux États-Unis, avant de retourner sur son île de Beauté natale pour développer les EnR. Là, il suit un mastère Énergies renouvelables et leurs moyens de production à l’École nationale supérieure d’arts et métiers (Ensam) à Bastia et crée, dès l’obtention de son diplôme en 2007, Altern’Eco, un bureau d’études techniques spécialisé dans les EnR et la maîtrise de l’énergie.

Des débuts difficiles

« On sentait l’industrie automobile moins vaillante à cette époque, affirme Christian Mariani, et je voyais plus de potentialités en Corse sur la question des énergies, que la Région souhaitait développer. » Cette dernière a d’ailleurs financé son troisième cycle. Mais les débuts sont difficiles. « Il fallait expliquer aux particuliers les potentielles économies sur la consommation d’énergie, sur la base d’études de viabilité qui n’étaient pas obligatoires à l’époque. Ce n’était pas dans la culture, encore moins en Corse. »

Une reprise en main énergétique

C’est alors qu’en 2010, la Région décide d’étoffer ses équipes sur la maîtrise de l’énergie et les EnR, en passant de deux à seize spécialistes. « La Région a été novatrice, concède l’ingénieur, à un moment où il y a eu un grand engouement pour le photovoltaïque au sol. Nous sommes en zone non interconnectée, il a fallu définir des secteurs de développement pour l’éolien et le solaire, imposer des permis de construire pour les centrales au sol, évaluer les projets selon des grilles multicritères, etc. » Ayant subi un black-out énergétique pendant l’hiver 2005, l’île vit alors une « véritable reprise en main énergétique », raconte Christian Mariani, qui vend ses parts d’Altern’Eco pour entrer à l’Agence d’urbanisme et d’aménagement de la Corse en 2010, en tant que chargé d’affaires, responsable notamment de la filière bois-énergie.

Le thermique à la traîne

Aujourd’hui responsable de l’Unité énergie, il se consacre au solaire thermique, au côté d’un ingénieur chargé des énergies électriques. Un solaire thermique qui a bien besoin d’un coup de pouce. « Nous sommes à l’image du marché européen et national, rappelle-t-il, sans pour autant que cela le rassure. Le photovoltaïque a été générateur de placements financiers beaucoup plus rentables que le thermique, et la réglementation thermique (RT) 2012 a joué en sa défaveur. Ajoutez à cela des entreprises qui ont – comme sur le continent – pratiqué des escroqueries au crédit d’impôt, notamment dans la région ajaccienne, où l’image du solaire thermique est encore actuellement très dégradée. » Résultat : alors qu’environ 400 projets d’installation solaire thermique voyaient le jour entre 2007 et 2011, ils sont passés à moins de 100 aujourd’hui.

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.

Veuillez noter que les cookies essentiels sont indispensables au fonctionnement du site, et qu’ils ne peuvent pas être désactivés.

Pour utiliser ce site Web, nous utilisons les cookies suivant qui sont techniquement nécessaires
  • wordpress_test_cookie
  • wordpress_logged_in_
  • wordpress_sec

Refuser tous les services
Accepter tous les services