Stratégie

Citoyens et collectivités unis pour un solaire local

Financé en partie par des habitants de la métropole grenobloise et soutenu par les collectivités, le projet d’installation de toitures solaires porté par Energ’Y Citoyennes vise la réappropriation et la décentralisation de la production d’énergie, à partir de ressources renouvelables. Créée en 2015 à l’initiative d’Enercoop Rhône-Alpes, en partenariat avec l’Agence locale de l’énergie et du climat (Alec) et la métropole grenobloise, Energ’Y Citoyennes a lancé dans la foulée « Solaire d’ici », un projet d’installation de toitures solaires.

PAR LAURE HäNGGI - JUILLET 2018
Suite à sa création en 2015, Energ’Y Citoyennes a symboliquement proposé à « l’adoption » chacun des 45 panneaux solaires des 10 premières toitures pour 500 euros (cinq parts de 100 euros). Ces parts représentent la moitié des souscriptions actuelles.

Un total de 12 toitures solaires de 9 kW a été installé, entre l’été 2017 et début 2018, sur des bâtiments publics de cinq communes de la métropole grenobloise. Le projet « Solaire d’ici » visait initialement la mise en place d’une centaine de toitures de 9 kW mais, suite à l’arrêté tarifaire de mai 2017 – fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations implantées sur bâtiment utilisant l’énergie solaire photovoltaïque –, les partenaires se sont réorientés vers des installations de 36 ou 100 kW, pour la seconde tranche du projet. Une petite dizaine de toitures a été identifiée et est actuellement à l’étude. L’objectif est de 1 MWc de panneaux photovoltaïques en 2019, soit la consommation, hors chauffage, de 400 foyers. « Notre priorité était l’installation de ces premières toitures pour montrer que le projet était abouti et solide », résume François Sivardière, chargé de mission à l’Alec, également associé et membre du conseil de gestion d’Energ’Y Citoyennes.

Une réappropriation citoyenne de l’énergie

Pour consolider son modèle économique et poser les toitures de la tranche 2 du projet, Energ’Y Citoyennes ambitionne de communiquer plus fortement, afin d’élargir le nombre de ses souscripteurs. « Nous ne voulons pas viser uniquement les pionniers très motivés, mais avoir un investissement citoyen, intelligent et utile dans des projets qui font fonctionner l’économie locale », détaille François Sivardière. Un élargissement de la base, qui doit également permettre « de réimpliquer les citoyens dans la gestion de l’énergie, qui a été bien trop centralisée, notamment sous l’effet du nucléaire. Les gens doivent prendre conscience que l’énergie est un domaine où ils peuvent être acteurs, et pas seulement spectateurs », continue celui qui est engagé depuis la première heure dans ce projet. Une réappropriation qu’Energ’Y Citoyennes veut mettre à profit pour développer une éducation citoyenne à l’énergie, la majorité des toitures solaires se trouvant sur des écoles. « Dans le cadre d’un objectif à plus long terme, au niveau national, d’un fort développement des énergies renouvelables, il devient très important que les personnes sachent comment l’énergie est produite, notamment dans le cas du solaire, pour ensuite adapter leur comportement », assure François Sivardière.

Décentraliser le financement de la transition énergétique

Face au coût de la transition énergétique, les partenaires d’Energ’Y Citoyennes font valoir l’opportunité représentée par la mobilisation de l’épargne des Français. « C’est une source de financement différente qui peut nous permettre d’aller plus vite et qui donne du sens à l’investissement des sociétaires et des communes », s’enthousiasme François Sivardière. Si des dividendes seront versés aux associés, « l’idée n’est pas de faire le plein d’argent », souligne ce dernier. Energ’Y Citoyennes espère plutôt dynamiser le territoire sur lequel elle agit. « Voir que le projet a des retombées locales a aussi un côté mobilisateur et fédérateur. Faire des choses ensemble peut redonner une certaine dynamique localement », conclut-il.

« Solaire d’ici » en chiffres :

  • 5 actionnaires : la métropole grenobloise, 9 communes, le parc régional de Chartreuse, Alec, Énergie partagée.
  • 42 citoyens ont souscrit une part à 500 euros, 16 à 100 euros et 13 à 1 000 euros.
  • 138 000 euros de capital, dont 53 000 euros détenus par le collège citoyens.
  • 2 millions d’euros d’investissement total estimé, dont environ 20 % issus des fonds propres d’Energ’Y Citoyennes.

Un fonctionnement de type coopératif :

  • 1 part = 1 voix, indépendamment du montant de l’investissement.
  • 5 collèges : citoyens possédant une part sociale, collectivités, personnes morales, fondateurs et partenaires, hébergeurs.
  • 3 groupes de travail : technique, communication et administratif.
  • Encouragement à la participation bénévole : en parlant du projet, en prenant part aux assemblées générales et/ou aux groupes de travail.

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