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Convention citoyenne pour le climat à Grenoble
En 2022, Grenoble Alpes Métropole a mené une convention citoyenne pour le climat qui a abouti à 219 propositions. Certaines seront présentées au conseil métropolitain le 31 mars.
La convention citoyenne pour le climat de Grenoble Alpes Métropole a mobilisé une centaine d’habitantes et d’habitants du territoire tirés au sort. Entre mars et octobre 2022, ils se sont réunis lors de cinq sessions de travail, avec pour objectif de proposer des actions répondant à deux grandes questions : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 ? Et comment atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ? L’un des outils à leur disposition était l’étude nationale Transition(s) 2050 de l’Ademe, que la Métropole de Grenoble avait décliné au niveau local.
219 propositions à examiner
La convention a abouti à 219 propositions présentées aux élus le 14 octobre 2022. Celles qui entrent dans le champ de compétences de la Métropole feront l’objet d’un vote en conseil métropolitain le 31 mars. Les autres seront relayées auprès d’autres instances dont c’est la compétence. Quant aux propositions suscitant de vifs débats parmi les élus, une votation citoyenne (avis consultatif de la population portant seulement sur des compétences métropolitaines) statuera sur leur sort. « Quand on m’a recrutée, la condition était que nos propositions ne soient pas reléguées comme cela s’est passé pour la convention nationale [pour le climat]. Mais plus la démocratie est proche, plus elle a de chances de fonctionner », raconte l’une des participantes à la démarche.
Les propositions par thématique
Le rapport de la Convention, document d’un peu moins de 100 pages téléchargeable sur le site de Grenoble Alpes Métropole, passe en revue neuf grandes thématiques : agriculture et alimentation ; habitat, aménagement et urbanisme ; mobilité des personnes ; consommation, déchets et loisirs ; production d’énergie ; séquestration et captation du carbone ; action économique du territoire ; sensibilisation/éducation/gouvernance ; formation et emploi. Plusieurs de ces thématiques concernent des actions liées à l’énergie, dont certaines assez originales.
L’habitat
La section Habitat mise sur les économies d’énergie et la réduction des émissions de CO2, parfois de manière contraignante. Exemples :
– imposer la régulation de la climatisation dans les entreprises, bureaux et magasins et l’encourager au niveau individuel ;
– individualiser les coûts de consommation et généraliser la mise en place des compteurs d’énergie individuels ;
– s’assurer de la suppression des systèmes individuels de chauffage au gaz, charbon et fioul ;
– généraliser dans la rénovation les bâtiments à basse consommation (suivant la RE2020) pour leurs niveaux d’isolation thermique au froid et au chaud en n’autorisant que des constructions vivables à un scénario +2 °C.
La consommation et les loisirs
Dans ce domaine, la convention propose de diminuer la consommation d’énergie des équipements sportifs, notamment pour le football, en réduisant de 10 % par an les émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi de limiter la surface des enseignes lumineuses des commerces et d’interdire les publicités sur écran dans les villes.
La production d’énergie
Plusieurs suggestions concernent la production d’énergie :
– autoriser l’implantation d’énergies renouvelables en diminuant le critère esthétique ;
– faciliter les initiatives de collectifs citoyens pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics ;
– favoriser ensuite les initiatives privées d’installation de panneaux photovoltaïques sur les parkings des grandes surfaces, les toits des bâtiments d’entreprises ainsi que sur les toits d’immeubles ;
– faciliter les initiatives des collectifs citoyens pour l’installation de panneaux photovoltaïques, microturbines, unités de méthanisation et éoliennes.
La consommation d’énergie
Enfin, certaines propositions permettraient de réduire la consommation d’énergie :
– imposer aux collectivités de la métropole l’utilisation de centres de données écoresponsables ;
– demander la modification des codes régissant la commande publique pour y intégrer un critère prenant en compte le bilan carbone de l’ensemble des produits, ceci afin de favoriser la proximité.
La formation
La formation joue également un rôle clé. L’une des idées serait de développer des filières professionnelles à orientation environnementale dans les métiers de la rénovation de l’habitat, de l’installation d’énergies renouvelables et de l’assainissement écologique. Reste à voir combien de propositions seront mises en œuvre.