Portrait

Conversations Carbone : faire émerger l’envie d’agir

Depuis 2014, l’institut Négawatt forme des facilitateurs pour mener des Conversations Carbone. Le but ? Échanger pour réduire son empreinte carbone domestique. Entretien avec Jeremy Celsan, directeur de mission à l’institut Négawatt, facilitateur et formateur de facilitateurs de Conversations Carbone.

PAR CLAIRE BAUDIFFIER - JUIN 2024
Jeremy Celsan, directeur de mission à l’institut négaWatt. ©DR

Pouvez-vous rappeler ce qu’est l’institut négaWatt ?

Jeremy Celsan : C’est une filiale de l’association négaWatt, qui est connue notamment pour son scénario et qui a pour but de faire évoluer les lois et réglementations. L’institut est lui plutôt à l’autre bout de la chaîne et travaille avec les acteurs de la transition écologique (collectivités, associations, entreprises…) dans l’accompagnement au changement. L’idée est de se dire que le savoir et l’expertise ne suffisent pas, et qu’il faut faire émerger l’envie et redonner le pouvoir d’agir.

C’est aussi sur ce constat que vous vous êtes intéressé aux Conversations Carbone ?

J. C. : Oui, c’est une méthode née en Angleterre en 2006 et élaborée par une psychologue – sur le côté accompagnement au changement – et un ingénieur – sur la dimension technique. C’est une approche originale, basée sur l’échange, qui vise à accompagner les personnes dans le changement durable vers un mode de vie plus sobre en carbone.

Comment l’avez-vous mise en place ?

J. C. : La méthode a été traduite par un partenaire suisse, l’association Les Artisans de la transition. Nous l’avons expérimentée à partir de 2014 dans la Biovallée. Cela a bien pris et nous nous sommes donc dit qu’il fallait qu’on se forme et qu’on forme des facilitateurs pour mener des Conversations Carbone un peu partout.

Concrètement, comment se mettent-elles en œuvre ?

J. C. : Elles se déploient en six séances de deux heures chacune à quinze jours d’intervalle. Il y a donc un besoin d’ancrage territorial, elles ne se font pas en visio. Pour instaurer un climat de confiance, les groupes sont composés de six à dix personnes au maximum, avec deux facilitateurs. Les Conversations fonctionnent comme un groupe de parole où chacun peut exprimer sa difficulté à faire face au défi climatique dans son quotidien. Ce n’est pas un concours de vertus ! Différents thèmes sont abordés : appréhender la problématique de manière générale, l’habitat, la mobilité, l’alimentation et l’eau, la consommation. Le sixième rendez-vous vise à échanger sur la manière d’être influent soi-même sur ces sujets-là. Les rendez-vous permettent aussi de formaliser un plan d’actions adapté.

Qui sont les facilitateurs aujourd’hui ?

J. C. : En France, on en compte 300 avec des profils assez divers, comme des chargés de mission transition dans des collectivités. On en trouve en région Centre-Val-de-Loire, en Auvergne-Rhône-Alpes, à Grenoble Alpes Métropole, dans le PNR du Vercors, au Grand Lyon, sur le territoire du Grand Besançon ou encore en Bretagne. Ce sont des territoires qui sont venus vers nous pour former des facilitateurs. Ils travaillent aussi dans des Alec [agences locales pour l’énergie et le climat, ndlr], des grands groupes et des PME, des centres socioculturels, des hôpitaux. Il y a également des étudiants, des retraités… Tous déploient les Conversations Carbone dans leurs structures ou en proposent à des personnes dans leurs réseaux.

Qui sont les participants ?

J. C. : Nous invitons les facilitateurs à constituer des groupes les plus divers possibles. Et ça fonctionne, on trouve des personnes qui pensaient faire beaucoup pour réduire leur empreinte carbone et se disent que finalement, ils ont oublié certains domaines, et d’autres qui sont complètement néophytes, ont envie d’agir, mais ne savent pas par où commencer.

Avez-vous évalué l’impact de ces Conversations ?

J. C. : Nous sommes en train de réunir des cofinanceurs (Ademe, Banque des territoires, collectivités participantes…) pour élaborer une méthodologie d’évaluation avec des chercheurs et l’expérimenter. Ce n’est pas simple, car on sait que dans un processus de changement d’habitude, il y a différentes étapes et qu’en général, on passe à l’action à la quatrième. Le temps de maturation est long, donc on a du mal pour le moment à observer objectivement les passages à l’action.

 

Pour en savoir plus et rencontrer l’équipe : participer à un rendez-vous en direct Pause Carbone ou Décryptage.

 

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