Le tour de la question

Début de dialogue entre énergéticiens et urbanistes

Pour traduire la transition énergétique sur le terrain, les collectivités doivent articuler les objectifs du mix énergétique avec ceux de l’aménagement du territoire. Deux mondes qui n’ont pas toujours l’habitude de travailler ensemble… mais des initiatives émergent.

PAR AUDE RICHARD - AVRIL 2018
Élaboration d'un plan local énergie
Le schéma directeur de l’énergie de Paris englobe aussi bien les gisements d’énergie que les différents usages des besoins énergétiques (logement, mobilité, déchets, réseaux…).

D’un côté, les énergéticiens. De l’autre, les urbanistes. Et au centre, la transition énergétique. Motivés par la réglementation des lois NOTRe (nouvelle organisation territoriale de la République) et par celle sur la transition énergétique et la croissance verte, ces deux mondes commencent à se parler, notamment pour faire circuler les données. Mais de nombreuses questions se posent. Quels sont les impacts énergétiques spécifiques d’un plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) ? Comment mettre en œuvre le mix énergétique au travers du schéma de cohérence territoriale (Scot) ? Comment décliner localement la réflexion énergétique du Plan climat air énergie territorial (PCAET) ?

Pour améliorer le dialogue, GRDF et l’Ademe ont réuni à plusieurs reprises une cinquantaine de personnes, pour réfléchir ensemble à ces questions. Cela a abouti à un guide avec 9 propositions.

« L’enjeu principal est de créer un langage commun entre énergéticiens et urbanistes », souligne Marianne Malez, de la Fédération nationale des agences de l’urbanisme (FNAU) qui a participé à ces ateliers. « Un urbaniste ne fait pas forcément la différence entre EDF et Enedis et un énergéticien aura du mal à dissocier un Scot d’un PLUI. La première chose est de se comprendre, au moins en développant les acronymes ! » Des formations sont proposées dans ce sens au sein de la Fédération nationale des conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (FNCAUE), dans le cadre du réseau Tepos, ou bien en ligne par le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

Apprendre à se connaître

Ces deux mondes ont besoin de mieux se connaître, de savoir qui fait quoi. L’agence locale de l’énergie et l’agence de l’urbanisme peuvent toutes les deux travailler sur un observatoire et un diagnostic du territoire. Mais les deux structures sont complémentaires en matière de public et d’intervention dans l’avancement des projets. Les travaux menés dans le cadre du club Step[1] (Synergies pour la transition énergétique par la planification), animé par l’Ademe, établissent une cartographie nationale des acteurs intervenant dans le domaine des données liées à l’énergie et un inventaire des bonnes pratiques.

Une fois tous les acteurs identifiés, il faut arriver à trouver un espace pour discuter ensemble, et cela, le plus en amont du projet. Certaines collectivités l’ont déjà initié. Par exemple, le Pays Combraille en marche, dans la Creuse, a mis en place des ateliers locaux d’urbanisme rural. Dans le Grand Est, la Métropole de Strasbourg et l’agence d’urbanisme ont inventé une plateforme d’échanges, à l’échelle du Scot.

Emergence d’un schéma directeur de l’énergie

Outre le Scot et le PLUI, on voit de plus en plus apparaître le schéma directeur d’énergie, à l’échelle d’une intercommunalité ou d’une métropole, qui vient en complément du schéma directeur des réseaux de chaleur et des PCAET. Ce plan d’actions recense les gisements et les besoins d’énergie, sur tout le territoire, en lien avec les objectifs des PCAET.

Pour l’instant, il n’existe pas de panorama national ni de méthodologie sur ces schémas. Néanmoins, certaines collectivités, comme Paris, en ont constitué de très exhaustifs, avec des bases de données affinées. D’autres, comme Dunkerque et son agence de l’urbanisme, en ont fait un outil décalé, pour accélérer la synergie entre les acteurs. Après la Toile industrielle, ils ont créé la Toile énergétique, qui trace le parcours de toutes les énergies. Le dialogue est enclenché !

[1] Créé en 2016, ce club regroupe des acteurs publics et parapublics, comme les agences de l’urbanisme, les agences locales de l’énergie et du climat, les agences de la qualité de l’air, etc.

Les 9 propositions Ademe -GRDF

  • Développer des cycles de formations croisées en urbanisme et énergie
  • Parler autrement d’énergie sur le territoire
  • Favoriser la lisibilité et les complémentarités entre les acteurs du territoire
  • Créer un espace d’échange multi-acteurs du mix énergétique
  • Coordonner la planification urbaine et énergétique aux différentes échelles, notamment du Scot et du PLUI
  • Mobiliser le schéma directeur énergie pour optimiser le mix énergétique
  • Renforcer la prise en compte des réseaux dans la stratégie du projet d’aménagement
  • Diffuser et coordonner les outils d’évaluation sur le volet socio-économique en planification
  • Encourager une commande publique innovante en aménagement

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