L'info du mois
Des Assises à Orléans pour accélérer la transition
Lancées par Orléans Métropole en janvier, les Assises de la Transition écologique doivent accélérer la dynamique en faveur d’un territoire durable et résilient. Au terme de six mois d’échanges et de réflexions, quels contours se dessinent pour constituer la feuille de route stratégique ?
« Faire d’Orléans la première ville décarbonée de France » ! Le programme électoral de Serge Grouard était ambitieux mais l’a mené en 2020 à la Mairie pour la 4e fois. « Le développement durable est une conviction que je porte depuis toujours : Orléans a été une des premières villes à avoir un Agenda 21 dès 2003/2004 et à engager la réduction des gaz à effet de serre via le chauffage urbain par biomasse. Depuis vingt ans, Orléans réduit ses gaz à effet de serre, mais pas assez pour être à la hauteur des défis », souligne l’élu, également président délégué en charge de la Transition énergétique et biodiversité à Orléans Métropole. Alors aussitôt « aux affaires », Serge Grouard va mobiliser autour des enjeux du changement climatique et piloter politiquement les Assises de la Transition écologique et de la résilience, organisées par Orléans Métropole. Des Assises inédites qui s’adressent à tous : élus, collectivités, associations, PME, habitants.
Neuf thématiques, 800 propositions
L’idée ? Agir, explorer les possibles, valoriser ce qui fonctionne déjà, créer des solutions… à travers des conférences et ateliers en ligne (en raison du Covid) autour de neuf thématiques (1) pilotées par un trinôme regroupant un élu, un responsable technique des services de la métropole et une personne de la société civile. « 800 propositions ont été faites. On ne va pas réinventer le fil à couper le beurre ni faire du flower power qui ne débouche pas sur grand-chose, mais il s’agit d’arriver rapidement à une feuille de route avec des constats, des objectifs et des moyens à dix ans ».
Création d’un syndicat mixte
La transition énergétique apparaissant comme un thème fort, la barre a été placée haut : – 50 % des gaz à effet de serre d’ici 2030 ! Pour cela différents axes : rénovation des bâtiments publics et privés, isolation thermique et production d’énergie propre. « Cela implique d’explorer la filière hydrogène au niveau du transport, la méthanisation et le photovoltaïque en production d’énergie. Nous avons quantifié nos besoins et modélisé ce qu’il faudra faire : quelle production ? Où trouver des centaines d’hectares pour le photovoltaïque ? Programmer un syndicat d’économie mixte qui s’appellerait SEM Orléans Énergie et qui produirait cette énergie… » Le tout autour de quels financements ? « La Métropole mettra des moyens conséquents, mais pas seule. Nous sommes en discussion avec des investisseurs. Un million d’euros ça ne m’intéresse pas ! Pour faire les choses, il en faut des centaines. » Tout comme il faut des filières industrielles fortes que la France n’arrive pas à créer, selon Serge Grouard. « Avec le photovoltaïque, on s’est fait dépasser par la Chine. Qu’il ne se produise pas la même chose avec l’hydrogène. Il faut aussi structurer la filière bâtiment, monter en puissance et en compétences dans la rénovation. » Le 3 juillet a été retenu pour la restitution publique des Assises, mais les contours de la feuille de route d’Orléans Métropole semblent déjà bien dessinés.
(1) Les neuf thématiques sont : Rénovation énergétique, Alimentation et agriculture durable, Mobilités, Ville durable, Risque inondation, Énergies renouvelables, Déchets et économie circulaire, Biodiversité et Eau et milieux aquatiques.