Initiatives
Des tuiles solaires en autoconsommation collective à Falck
En Moselle, la commune de Falck a choisi de rénover sa salle des fêtes avec des tuiles solaires pour lancer un projet d’autoconsommation collective. En bénéficieront la salle elle-même, la mairie et l’école élémentaire.
À Falck, une commune de Moselle de 2 550 habitants, la salle des fêtes construite en 1998 a vu sa charpente s’affaisser lors d’une tempête en 2021. « Il y avait un problème de conception de la charpente. La seule solution était de la remplacer, ainsi que la toiture. Je me suis posé la question d’y mettre une couverture photovoltaïque. C’est là qu’on nous a proposé de la tuile solaire », raconte le maire Pascal Rapp. Le spécialiste des tuiles en terre cuite et solaires Edilians a remporté le marché.
La toiture, d’une surface de 560 m2, est divisée en deux pans symétriques. Le pan le mieux exposé a été recouvert de 480 tuiles solaires noires, modèle dit ardoisé (il existe aussi en rouge pour les toitures plus méridionales). L’autre pan est revêtu de tuiles en terre cuite également de couleur noire. Du point de vue esthétique, « nous ne voyons pas la différence entre les deux types de tuiles. C’est un produit très satisfaisant, à la fois en termes d’aspect et de qualité », note Pascal Rapp.
Du point de vue économique, le modèle retenu est celui de l’autoconsommation collective. « L’objectif est d’autoconsommer l’électricité pour la salle des fêtes et d’utiliser le surplus pour les locaux de la mairie juste à côté, ainsi que pour l’école élémentaire, qui ont des points de comptage distincts. Le surplus éventuel sera injecté dans le réseau », explique le maire.
Contribuer à l’écologie
L’investissement pour la demi-toiture solaire, d’une puissance de 36 kW, s’est élevé à 103 000 € HT. « L’autre pan de toiture ayant coûté 25 000 €, nous avons donc dépensé 78 000 € de plus [par rapport à une couverture sans tuiles solaires, ndlr] », indique Pascal Rapp. La totalité des travaux liés à la réfection de la salle des fêtes et de sa charpente a coûté 740 000 € (hors tuiles photovoltaïques), couverts en partie par des aides de la Région (100 000 €) et de l’État (140 000 €). En revanche, la toiture photovoltaïque n’a pas été subventionnée. La commune, qui a dû faire un emprunt, compte à la fois sur de potentiels remboursements d’assurance suite aux défauts supposés de la charpente (l’affaire est en cours). Et sur les économies réalisées grâce à la centrale solaire.
« Avant l’augmentation des prix de l’énergie, la consommation de la salle des fêtes était de 9 000 € par an pour l’électricité, avec des équipements comme la climatisation, l’eau chaude et la lumière. Les bâtiments de la mairie et de l’école utilisent aussi de l’électricité pour l’eau chaude et l’éclairage. Le chauffage est au gaz », indique Pascal Rapp. Sachant que la production de la centrale est estimée à 37 300 kWh par an, la Mairie a évalué le retour sur investissement à une dizaine d’années, en s’appuyant sur les estimations de l’électricien qui a posé les tuiles solaires et sur le fabricant. Un chiffre approximatif, le taux d’autoconsommation n’ayant pas été estimé. « Même si c’est plus de dix ans, nous contribuons à l’écologie. Les collectivités locales se doivent de faire un effort de ce côté-là », plaide le maire.
Raccordement, attention aux erreurs
Opérationnelles dès le mois d’octobre 2023, les tuiles solaires n’avaient toujours pas injecté leurs kWh dans le réseau fin août 2024. Pourtant, la Mairie avait effectué la demande de raccordement dans les temps. Mais elle a été mal conseillée. « Il y a eu une erreur d’aiguillage lors de la demande », reconnaît Frédérique Lava, directrice territoriale Moselle et Meuse chez Enedis, qui explique que celle-ci a été effectuée sur le portail dédié aux puissances inférieures à 36 kVA (C5) alors que la toiture solaire est connectée à la salle des fêtes, qui est sur un point de livraison supérieur à 36 kVA (C4). Il a donc fallu neuf mois pour que l’erreur soit enfin identifiée. « Nous avons repris les choses en main et allons faire en sorte d’optimiser les délais. Un interlocuteur dédié accompagne la Mairie », assure Frédérique Lava.