Stratégie
Énergies renouvelables thermiques : une opportunité à saisir en Île-de-France
La région Île-de-France ambitionne de réduire la consommation énergétique francilienne de 40 % d’ici à 2050 et de verdir l’offre d’énergie qui comptait, en 2023, 12 % d’énergies renouvelables, dont 73 % de chaleur. Elle entend doubler la production de chaleur renouvelable d’ici 2035.

« Il est nécessaire de multiplier par deux le rythme actuel de baisse des émissions de gaz à effet de serre dans la région », a souligné Thibaut Badoual, chef du département Climat air énergie à la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (DRIEAT) d’Île-de-France, lors des Assises franciliennes des énergies renouvelables organisées par l’Ademe le 18 septembre 2025. Pour ce faire, deux objectifs : réduire la consommation d’énergie francilienne de 40 % d’ici à 2050, tous secteurs confondus (notamment dans le bâtiment, qui représente 67 % des besoins), et verdir l’offre d’énergie qui comptait, en 2023, 12 % d’énergies renouvelables (dont 73 % de chaleur).
Doubler la production d’énergie thermique
« En Île-de-France, la chaleur représente la première consommation énergétique du bâtiment, rappelle Thibaut Badoual. En parallèle, les aquifères profonds et superficiels de notre territoire offrent un grand potentiel. Notre forte densité urbaine est également un atout pour atteindre notre objectif prioritaire : produire et distribuer de la chaleur renouvelable. » Selon France chaleur urbaine, 7 % du gaz alimente des bâtiments situés à moins de 50 mètres d’un réseau de chaleur. L’idée est donc d’« étendre les réseaux existants et d’en créer de nouveaux ».
Le schéma régional climat air énergie (SRCAE) actuellement en révision en Île-de-France place la géothermie au cœur de la stratégie de sortie des énergies fossiles. En 2035, son objectif est de produire annuellement en Île-de-France entre 32 et 38 TWh d’énergies renouvelables et de récupération (contre 20 TWh aujourd’hui), dont notamment : entre 4 et 6 TWh en géothermie profonde (qui produit aujourd’hui 1,9 TWh), entre 5 et 6 TWh grâce à la récupération de chaleur fatale par le traitement des déchets (aujourd’hui à 3,6 TWh), entre 2 et 2,4 TWh pour la biomasse (aujourd’hui à 1,4 TWh), et entre 0,7 et 1,1 TWh en géothermie de surface (aujourd’hui à 0,3 TWh).
Réseau de chaleur renouvelable
Pour atteindre ces objectifs, l’Ademe a créé deux outils à destination des maîtres d’ouvrage : EnR’Choix et le réseau Chaleur renouvelable (RCR). Matthieu Mefflet-Piperel, référent géothermie de surface à l’Ademe Île-de-France, rappelle que « EnR’Choix est un arbre des choix indiquant les actions à réaliser en priorité lors d’un projet de changement d’alimentation thermique fossile à renouvelable, ou lors de la création d’un nouveau moyen de production ». Des animateurs Chaleur renouvelable (ACR) assurent un accompagnement auprès des maîtres d’ouvrage.
Plus récemment, en juin 2025, l’Ademe Île-de-France a lancé le réseau Chaleur renouvelable*. « Il permet d’accompagner le développement des énergies renouvelables thermiques à chaque étape de la réalisation du projet des collectivités et des entreprises, précise Matthieu Mefflet-Piperel. De la phase amont du projet jusqu’au suivi des installations en fonctionnement, ce réseau apporte notamment une expertise technique et un soutien financier aux porteurs de projets. »
* Il s’agit de la constitution d’un réseau d’animateurs Chaleur renouvelable en première phase. Puis en deuxième phase de la mise en place de contrats chaleur renouvelable territoriaux, puis de référents thématiques régionaux (association Amorce, AFPG, Socol, Fibois IdF, Énergie partagée IdF).


