Portrait
Faire de Montpellier « the place to be » des énergies renouvelables
Montpellier est déjà un centre important pour les énergies renouvelables, avec de nombreuses entreprises installées. La ville veut toutefois renforcer son attractivité et son rayonnement dans ce domaine. Entretien avec Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole.
Pourquoi vouloir structurer une filière des énergies renouvelables sur la métropole de Montpellier, alors que plusieurs dizaines d’entreprises du secteur y sont déjà installées ?
Michaël Delafosse : En effet, l’écosystème des énergies renouvelables a vécu sans nous, et pourrait continuer à vivre sans nous. La Région Occitanie a également déjà pris de nombreuses initiatives dans ce domaine. Mais nous aussi, nous voulons accélérer. En 2023, la France a vu ses émissions de CO2 baisser par rapport à 2022. On doit cette bonne nouvelle aux entrepreneurs et aux entrepreneuses, ainsi qu’aux politiques publiques. Dans le monde, d’autres engagements ne jouent pas en la faveur des énergies renouvelables. Or la décarbonation est un enjeu majeur face à la crise climatique. C’est aussi un enjeu de souveraineté démocratique. Nous sommes trop dépendants des pétromonarchies. Il faut retrousser nos manches. Chaque fois que sortent des MWh en solaire et des projets d’éolien, nous contribuons à livrer cette bataille. Notre territoire doit être au rendez-vous. Nous voulons être the place to be des énergies renouvelables.
Qu’est-ce que la Métropole de Montpellier peut apporter aux entrepreneurs du secteur ?
M. D. : Formations, compétences, problèmes de foncier, d’immobilier, international : on doit mobiliser l’énergie de Montpellier. Pour les levées de fonds par exemple, il faut pouvoir être vu à l’échelle du monde. Si on s’affirme, on est visible par les investisseurs. Pour qu’une filière soit repérée, il faut une stratégie de marque. Elle est en cours de définition. Il faut aussi un bâtiment totem. L’hôtel d’entreprises MIBI (Montpellier International Business Incubator), dont une façade est d’ailleurs couverte de panneaux photovoltaïques, peut devenir le bâtiment iconique pour les énergies renouvelables. Et nous venons d’inaugurer Henera, un incubateur des énergies décarbonées situé à la Halle de l’innovation, un bâtiment qui bénéficie de la géothermie. Concernant les relations internationales, la Métropole de Montpellier noue des dialogues très forts avec les Allemands, les Japonais (Quinzaine franco-allemande, Quinzaine du Japon). Elle a un jumelage historique avec Chengdu en Chine. Elle organise une biennale Euro-Africa, accueillant des entrepreneurs du continent africain. Nous avons aussi l’Agence de développement et des transitions [inaugurée le 8 novembre 2023 et fédérant neuf collectivités de l’Hérault et la Région Occitanie, ndlr] qui accompagne les transitions des entreprises sur une aire urbaine de 200 communes. Nous ne voulons pas rajouter un millefeuille, mais mobiliser toutes les ressources du territoire pour être porteurs de solutions.
Concrètement, qu’allez-vous proposer ?
M. D. : Lors du prochain salon Energaïa (11-12 décembre 2024 à Montpellier), nous voulons présenter l’intégralité de l’offre de structuration de la filière : la marque, les services proposés, les événements que nous allons organiser… Nous allons écrire cette feuille de route stratégique ensemble, avec les acteurs concernés. Les équipes et les moyens du développement économique sont mis à disposition pour accompagner cette dynamique.
Une métropole renouvelable
- 4 000 emplois directs en 2023
- Plus d’une centaine d’acteurs
- + 75 % en nombre d’emplois dans la filière photovoltaïque entre 2021 et 2025
- Objectif 2050 du PCAET (plan climat air énergie territorial) : 44 % d’énergie renouvelable locale dans la consommation du territoire.