Fécamp : les retombées du parc éolien en mer serviront la transition

Quelles seront les retombées économiques du parc éolien en mer de Fécamp ? 71 éoliennes devraient sortir la tête hors de l’eau fin 2023, dans une zone située entre 13 et 22 km au large des côtes fécampoises. En ce qui concerne les recettes fiscales, la Ville de Fécamp va percevoir au moins 1,2 million d’euros par an. « C’est le chiffre qui a été indiqué à mes prédécesseurs au moment de la négociation. Cette somme devrait évoluer car elle suit l’inflation (1) », indique Marie-Agnès Poussier-Winsback, maire de la ville, également présidente de la communauté d’agglomération Fécamp Caux Littoral et vice-présidente du conseil régional de Normandie. En effet, l’exploitant d’un parc éolien offshore doit s’acquitter d’une taxe assise sur le nombre de mégawatts installés au 1er janvier de l’année d’imposition (500 MW pour le parc de Fécamp). Une part de 50 % est affectée aux communes littorales d’où des installations sont visibles. La taxe n’étant pas due l’année de la mise en service, les premiers versements n’arriveront pas avant 2024. C’est pourquoi Marie-Agnès Poussier-Winsback ne préfère pas s’engager sur ce qu’elle fera de cette manne. « Je suis une maire du pays de Caux, je crois ce que je vois. Mes prédécesseurs pensaient que l’argent allait arriver plus vite. Ils ont entendu parler de ce projet en 2007 et on est en 2022. Il faut être très prudent », prévient-elle. Elle a quand même quelques idées. « Nous souhaitons que cela aille en grande partie en investissements destinés à faire baisser notre bilan carbone, pas en budget de fonctionnement. Cela pourrait par exemple permettre d’installer des bornes pour véhicules électriques, d’améliorer le bilan énergétique de nos bâtiments publics, de végétaliser les cours d’école, d’agrandir les pistes cyclables, etc. Tout cela fait déjà partie de notre programme mais cet argent va nous permettre d’accélérer le rythme », explique la maire. Dans cette commune de 16 000 habitants, le produit de la taxe sur les éoliennes maritimes représentera une augmentation d’environ 10 % du budget investissement, qui est de l’ordre de 10 à 15 millions d’euros par an.

Effervescence en ville

En attendant, le projet a déjà un impact sur la ville. La base d’exploitation et maintenance du parc va bientôt être inaugurée sur la presqu’île du Port de Fécamp. Elle accueille déjà quelques personnes pour les activités de coordination maritime. A terme, les opérations d’exploitation et maintenance mobiliseront une centaine d’emplois pendant la durée de vie du parc en mer, soit environ 25 ans. À terme, la maintenance mobilisera une centaine d’emplois pendant la durée de vie du parc en mer, soit environ 25 ans. Les fondations gravitaires sont en construction sur le port du Havre. Dès cet été, elles commenceront à être transportées par barge pour rejoindre leur emplacement. La construction de la sous-station électrique en mer a également démarré. Les travaux pour installer le câble de raccordement à terre sont en cours d’achèvement. Toute cette agitation est positive pour les commerces, hôtels et restaurants de Fécamp. « Mais c’est aussi un vrai chantier industriel en centre-ville. Il a fallu de la patience aux riverains. J’ai hâte que ce soit fini », souffle Marie-Agnès Poussier-Winsback. Enfin, la maire espère que les éoliennes « vont générer une activité touristique supplémentaire, comme c’est le cas pour les éoliennes en mer du Nord ».

(1) Le tarif annuel de la taxe sur les éoliennes maritimes évolue chaque année comme l’indice de valeur du produit intérieur brut total, tel qu’il est estimé dans la projection économique présentée en annexe au projet de loi de finances de l’année.