Le tour de la question
Financer une solution de « smart lighting »
Le syndicat départemental Morbihan Énergies offre la possibilité aux communes de piloter leur éclairage public. Après avoir déployé 1 500 horloges connectées dans des armoires de commande, il propose depuis peu la mise en place de capteurs de flux et de stationnement.

En 2020, le syndicat départemental Morbihan Énergies a été lauréat du programme d’État « Territoires d’innovation », ce qui lui a permis d’accompagner les communes du territoire dans l’installation de solutions de pilotage de l’éclairage public. Objectif : maîtriser et optimiser leurs consommations, tout en limitant leur investissement financier et sans opposer les usages, ni rogner sur le confort. « En termes d’efficacité et de sobriété énergétique, le pilotage est indispensable, mais les solutions peuvent être assez coûteuses et elles nécessitent des compétences pour être correctement configurées. Néanmoins, cette transition ne doit pas être réservée aux grandes collectivités », explique un expert de Morbihan Énergies ne souhaitant pas être cité.
Dans le cadre de l’initiative, des horloges connectées (des petits modules installés dans les armoires permettant le pilotage à distance) ont d’abord été testées dans quelques communes, ainsi que des protocoles de communication et la remontée de données. Le syndicat a ensuite aidé les collectivités intéressées à définir leurs besoins et le déploiement a été massif. « 1 500 horloges connectées sont aujourd’hui mises en place et la quasi-totalité des communes du département est équipée. »
Scénarios de programmation
Un partenariat d’innovation a également été signé avec deux opérateurs afin d’exploiter les données et de développer des outils, en particulier un hyperviseur. Contrairement aux logiciels de supervision, celui-ci est capable d’intégrer et de centraliser différents types de systèmes (quelle que soit la marque de l’équipement) et de données au sein d’une seule plateforme. Il permettra d’envoyer des scénarios de programmation aux horloges connectées.
Ces scénarios, eux, vont être définis avec les collectivités, en fonction des besoins locaux. « Pendant un marché de Noël, par exemple, un scénario spécifique sera envoyé à l’hyperviseur qui adaptera les plages horaires de l’éclairage public au niveau du site. On pourra aussi utiliser un mode nominal, avec des éclairages allumés de 6h à 23h, et y déroger à certains endroits, pendant le week-end, pour s’adapter à la fréquentation, en cas d’accident, etc. », indique notre interlocuteur de Morbihan Énergies. En outre, l’éclairage public pourra rendre des services au réseau électrique.
Lors des pics de consommation, RTE sera en mesure d’envoyer une alerte à l’hyperviseur. Un scénario EcoWatt a été défini afin d’indiquer aux horloges connectées d’arrêter l’éclairage public (les chauffages de certains bâtiments sont eux aussi concernés dans le cadre de l’initiative). Afin de sécuriser certaines zones, l’utilisation de QR code a par ailleurs été expérimentée l’été dernier dans quelques communes. Via l’application locale MonVillage, les citoyens peuvent flasher des QR codes installés à des points stratégiques. L’hyperviseur active alors automatiquement l’éclairage public pendant une durée limitée.
Adapter l’éclairage aux flux
En complément, Morbihan Énergies propose désormais l’installation de capteurs pour récolter les données de flux (ou de stationnement) et optimiser l’utilisation de l’éclairage public. « Dès que trois voitures sont présentes sur un parking, par exemple, l’hyperviseur va automatiquement déclencher l’éclairage. En cas de forte affluence, une consigne peut également être envoyée pour augmenter la puissance. »
Les petites collectivités du département qui souhaitent installer des capteurs de flux peuvent contacter directement le syndicat. « Les zones à équiper sont définies avec la commune, puis nous travaillons avec le fournisseur Upciti qui connaît les règles de bon fonctionnement. Généralement, les capteurs sont installés sur les mâts d’éclairage public », précise Morbihan Énergies. Le syndicat prend en charge la pose des capteurs, leur coût et leur fonctionnement pendant une durée de cinq ans. Il reste propriétaire des équipements. De leur côté, les communes doivent simplement payer 30 % du coût d’installation. Plusieurs communes projettent de s’équiper.


