L'info du mois
Grand-Est : la COP aboutit à 80 actions
Après un an de travail, la COP régionale a publié à la rentrée sa feuille de route pour la planification écologique. Parmi les actions phares : promouvoir la rénovation globale via des garanties de prêts ou encore consolider des systèmes d’élevage résilients et herbagés.
François Werner, vice-président à la transition énergétique de la région Grand-Est, l’admet : « J’étais au départ moyennement convaincu par les COP régionales. Je me disais qu’il était déjà compliqué de mobiliser les citoyens sur les sujets environnementaux, et que si on se mettait en plus à leur parler de calculs, de TWh… on ne s’en sortirait pas ! » Bref, il craignait « une nouvelle usine à gaz ». Et pourtant, un an après le lancement à l’été 2023 de la COP du Grand-Est, l’élu est revenu sur sa position et se félicite de la démarche menée par sa Région.
Pour rappel, les COP décentralisées ont été lancées en 2023 dans une petite dizaine de régions avec pour but de décliner la planification écologique à l’échelle locale. Elles ont mis autour de la table les acteurs politiques (en plus de la région, les préfectures, conseils départementaux, EPCI…), le monde économique et la société civile (associations environnementales, de consommateurs…). Dans le Grand-Est, 300 participants (dans sept groupes de travail) ont ainsi pris part à l’opération en mettant en œuvre une méthode de travail participative, débutant notamment par un diagnostic. « Ici, nous avons des enjeux spécifiques autour du transport international, puisque nous sommes une région de transit, mais aussi autour de l’agriculture et de la forêt : 80 % du territoire y est dédié ! », indique François Werner.
7 thématiques, 18 engagements
Après un an de travail, le territoire a abouti à la publication de sa feuille de route à la rentrée 2024. Elle décline 80 actions réparties dans 7 thématiques (biodiversité, eau et sols ; transports et mobilité ; bâtiments ; agriculture, forêt et alimentation ; énergie et économie circulaire ; industrie et emploi ; santé, sport et culture) et 18 engagements. « Parmi ceux-ci, on peut notamment évoquer le fait de consolider des systèmes d’élevage résilients et herbagés. Concrètement, à travers le plan régional “Ambition éleveurs”, les exploitations qui le souhaitent seront accompagnées pour diminuer la part de carburants fossiles ou réduire le recours aux engrais de synthèse de 20 %… », développe François Werner.
« Travailler avec les secteurs concernés »
Sur le bâtiment, la Région s’engage à baisser de 15 % la consommation énergétique dans le résidentiel ou encore à diviser par quatre le nombre de résidences équipées de chaudière au fioul. Comment ? En promouvant la rénovation globale des bâtiments via des garanties de prêts, en accompagnant les projets d’autorénovation dans le bâti ancien, en renforçant les aides à la rénovation énergétique des copropriétés… Côté mobilité, « l’idée est d’accompagner les transporteurs en renforçant le maillage du territoire de bornes de recharges [électrique, biogaz, ndlr] », poursuit l’élu, indiquant que le Grand-Est travaille aussi avec d’autres régions sur les solutions hydrogène pour le transport lourd.
Comment ces actions vont-elles concrètement se déployer et être suivies ? Pour celles relevant des compétences des collectivités, cela va se traduire par exemple par la signature de Contrats pour la réussite de la transition écologique ; pour le plan « Ambition éleveurs », le travail est lancé avec la chambre régionale d’agriculture… « En résumé, ce n’est pas la Région qui va œuvrer seule et en interne, elle va travailler conjointement avec tous les secteurs concernés, d’autant que ce qui va être mis en place ne sort pas de nulle part. Ce sont des idées émanant des acteurs qui ont planché ensemble lors de la COP », conclut François Verner.