Stratégie
Grands ports maritimes : comment engager la transition ?
Le grand port maritime de Bordeaux a signé un partenariat avec la Banque des territoires pour être accompagné dans la décarbonation de ses activités et accroître l’attractivité de son territoire. Cette convention de partenariat signée en septembre 2020 se poursuivra jusqu’en 2023.
Afin de respecter les objectifs bas carbone fixés à l’horizon 2050, le grand port maritime de Bordeaux doit accélérer la transformation de son mode de fonctionnement. Il lui fallait pour cela faire appel à un tiers de confiance. De son côté, la Banque des territoires est spécialisée dans l’accompagnement des collectivités sur les questions de transition énergétique et elle est déjà présente dans la région via la production d’énergies renouvelables.
Compétences complémentaires
« La direction du port de Bordeaux recherche les meilleures collaborations pour concrétiser durablement sa stratégie de décarbonation et de développement durable. La complémentarité de nos compétences respectives permettra d’étudier et de mettre en œuvre des partenariats et des financements opérationnels, explique Rémi Heurlin, directeur régional adjoint de la Banque des territoires Nouvelle Aquitaine. Nous avions déjà collaboré avec elle pour la construction d’un bâtiment de 22 000 m2 et elle a accepté que nous étudiions ensemble les opportunités sur les sujets de transition énergétique. Les discussions ont commencé et nous avons avancé sur les aspects immobiliers. En outre, nous leur avons présenté nos activités dans les énergies renouvelables et la décarbonation des usages industriels et portuaires. Le port engage par ailleurs des projets avec d’autres partenaires, comme l’Union européenne, l’Ademe, ou la Région Nouvelle-Aquitaine, mais l’objectif, c’est que d’ici cinq ans, nous puissions faire émerger ensemble des initiatives en termes de mobilité ou d’énergies vertes, à destination du port ou de ses clients. »
Photovoltaïque et mobilité hydrogène
Dans le cadre de ce nouveau partenariat, les deux acteurs se sont fixé deux principaux axes de travail. Le port de Bordeaux recherche des surfaces (toitures de bâtiment, terrains, etc.) sur lesquelles il serait possible d’installer, par exemple, des panneaux photovoltaïques. La Banque des territoires serait ainsi en mesure de l’accompagner en matière d’ingénierie. « Nous pourrons également constituer ensemble des sociétés afin d’exploiter les installations. Le port sera alors majoritaire et restera maître des opérations, mais nous aurons la possibilité d’associer éventuellement d’autres acteurs avec lesquels nous menons déjà des projets », poursuit Rémi Heurlin.
Par ailleurs, la Banque des territoires va étudier les orientations du port en matière d’hydrogène, notamment dans le but de relancer le transport fluvial. « Cela peut concerner des installations sur du foncier ou sur des bâtiments, mais également des besoins identifiés chez les clients du port, par exemple des industriels qui auraient besoin de s’alimenter en hydrogène ou d’évacuer de l’hydrogène fatal. Il va toutefois être nécessaire de régler au préalable des questions d’ordre technologique et d’équilibre économique. » La Banque des territoires n’apporte en effet aucune subvention, mais elle est en mesure de répondre aux besoins de financement du port de Bordeaux. « Nous pouvons lui accorder des prêts à l’instar d’une banque classique, mais avec des échéances de remboursement plus longues. En tant qu’investisseur, nous avons également la possibilité de prendre des parts dans les sociétés qui vont porter les projets. »