Le tour de la question
La création d’une coopérative solaire
À Courbevoie, un projet de coopérative solaire offrira la possibilité aux citoyens de la ville d’investir dans des installations photovoltaïques situées sur les bâtiments de la commune. La structure juridique devrait voir le jour début 2022.
Le projet de coopérative solaire de Courbevoie (Hauts-de-Seine), s’inscrit dans le cadre du deuxième contrat de performance énergétique que la ville a signé en 2020 avec Dalkia. Débuté en avril dernier, il permettra aux habitants de se réunir pour financer l’achat et l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures de bâtiments appartenant à la ville. Pour cela, la collectivité et les citoyens, une dizaine actuellement, sont accompagnés par l’association Énergie partagée.
Identifier les toitures concernées
« Après avoir réuni un collectif d’habitants, la première étape consiste à identifier des toitures susceptibles d’accueillir les panneaux solaires. Des études ont pour cela été réalisées avec un financement de la région Île-de-France. Sur les 135 bâtiments publics que compte la ville, nous avions d’abord identifié une dizaine de toitures potentielles. Finalement, en avançant dans le projet, nous nous sommes rendu compte que celles-ci n’étaient pas toutes prêtes à recevoir des panneaux. Nous allons donc poursuivre nos études grâce à des outils tels que Mon potentiel solaire, le cadastre solaire de la Région Île-de-France, et élargir le spectre de nos recherches, notamment auprès des bailleurs sociaux de la ville. Il serait intéressant de travailler avec ces acteurs car, outre un potentiel en matière de toitures disponibles, cela nous permettrait d’engager une démarche collective plus efficace », explique Stéphanie Soares, conseillère municipale déléguée à la transition énergétique à Courbevoie.
Créer une dynamique citoyenne
Pour la ville de Courbevoie, l’intérêt principal du projet réside dans son caractère pédagogique. La création d’une coopérative lui permet en effet d’intéresser l’ensemble des citoyens à l’énergie solaire. Toutefois, si les acteurs se sont mis d’accord sur des mises de départ comprises entre 50 et 100 € pour entrer dans la coopérative, le modèle juridique de celle-ci (société par action simplifiée ou autre) est encore à l’étude. « La démarche est complexe car nous avons opté pour un système d’autoconsommation. Or, il existe aujourd’hui très peu de modèles juridiques permettant de mettre en place ce type de dispositif. En outre, la question de la gouvernance demeure. Il est nécessaire que les citoyens et la ville puissent porter le projet ensemble. Pour cela, un équilibre doit encore être défini en commun, d’autant qu’un petit collectif aura forcément besoin de l’ingénierie de la collectivité pour travailler », précise Stéphanie Soares. Actuellement, les équipes de la ville et le collectif citoyen planchent sur une solution satisfaisante pour tous les acteurs et pérenne. À ce titre, l’objectif premier du projet de la coopérative n’est pas financier. « Nous devons réunir entre 100 et 200 personnes dans la future structure pour investir, avec une rentabilité qui pourrait atteindre 4 % bruts par an, mais l’enjeu consiste avant tout à démontrer que la transition énergétique peut se faire localement, à travers des initiatives associant une ville et ses habitants. Une fois la structure créée, d’ici début 2022, nous pourrons mener une stratégie de communication afin de faire connaître le projet et de fédérer de nouveaux participants », ajoute Stéphanie Soares.