Décryptage
La démarche Bâtiments durables en Nouvelle-Aquitaine
Depuis 2020, le cluster Odéys, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine, propose un accompagnement aux maîtres d’ouvrage et aux aménageurs pour faire en sorte que leurs projets d’aménagement, de construction ou de réhabilitation soient aussi durables que possible.
Faire évoluer les pratiques de la filière du bâtiment, tous acteurs confondus – promoteurs, collectivités, aménageurs au sens large, architectes, ingénieurs… excepté les particuliers. Tel est l’objectif de la démarche Bâtiments durables, mise en place par la Région Nouvelle-Aquitaine depuis 2020 et portée par Odéys, un cluster construction et aménagement durables. « On parle là bien d’une démarche et non d’un label, précise d’emblée Jérémie Manguin, chef de projet Quartiers et bâtiments durables en Nouvelle-Aquitaine. Nous proposons un accompagnement global, de la phase programmation jusqu’à deux ans après la livraison du bâtiment. Chaque projet suivi va passer dans les trois commissions suivantes : conception, chantier, et post-livraison. » Tout au long du suivi, l’ambition est que tous les acteurs montent en compétences. Une perspective qui permet d’attirer les porteurs de projet.
Grille et référentiel
La démarche repose sur un référentiel d’évaluation coconstruit par les différents acteurs, sur sept thématiques, (totalisant 300 critères) :
– gestion de projet ;
– territoire et site – formes urbaines et qualité de vie ;
– solidaire – social et économie ;
– énergie ;
– eau ;
– ressources et matériaux ;
– confort et santé.
« La grille est par ailleurs adaptée à chaque contexte : typologie du bâtiment (établissement scolaire, bâtiment tertiaire, collectif…), densité du projet (rural, centre-bourg…), nature des travaux, à savoir neuf ou réhabilitation, même si dans les faits pour le moment nous n’en suivons encore que très peu en rénovation, et enfin climat (littoral, montagne… », poursuit le chef de projet.
Les équipes projet travaillent donc sur chacun de ces sujets pour voir ce qu’elles pourraient mettre en place, améliorer… « Par exemple, dans “territoire et site”, l’enjeu est d’éviter l’étalement urbain, mais aussi de faciliter l’accès aux commerces, de se situer à moins de dix minutes de marche des commerces, des équipements ou services, de voir comment il est possible de favoriser les mobilités douces. Dans “ressources et matériaux” se pose la question du réemploi, mais aussi celle du biosourcé, car notre territoire pousse en ce moment, par exemple, son soutien à la paille hachée comme isolant. »
Besoin d’implication
Le rôle de l’accompagnateur, comme Jérémie Manguin, est aussi de proposer des pistes, de mettre en relation avec d’autres porteurs de projets pour stimuler l’innovation, encourager la progression… Quatre niveaux de reconnaissance sont proposés avec différents points attribués selon la grille d’évaluation, mais aussi la cohérence durable du projet. Un bonus est donné aux innovations. Depuis 2020, 45 projets ont été suivis. Six sont pour le moment en phase chantier, et seront d’ici un ou deux ans en phase usage. Phase lors de laquelle l’accompagnement se poursuit pour comprendre ce qui fonctionne, ce qu’il est intéressant de développer…
« L’idée générale est de ne pas alourdir le processus des porteurs de projets, que cela ne leur prenne pas trop de temps. Néanmoins, il est certain que c’est un vrai engagement et cela demande une implication non-négligeable des équipes », conclut Jérémie Manguin. Le coût d’accompagnement pour la démarche varie en fonction de la taille du projet – l’idée est que cela soit un peu plus onéreux pour les « gros » afin que les « petits » puissent aussi participer –, mais cela représente autour de 1 à 2 % du montant des travaux.
Une démarche interrégionale
Paca, Occitanie, Île-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Bretagne mettent aussi en place la démarche Bâtiments durables. En tout, cela représente :
– 865 projets accompagnés ;
– 2 978 000 m² de bâtiments ;
– 4390 professionnels suivis ;
– 12 530 participants aux commissions.