Initiatives

La géothermie pour alimenter un centre de santé

À Boën-sur-Lignon, dans le département de la Loire, un ancien hôpital est réhabilité par la commune en centre de santé et en centre d’accueil de demandeurs d’asile. Pour chauffer le bâtiment, une installation géothermique a été déployée à proximité du site et couplée à deux pompes à chaleur.

PAR ARNAUD WYART - AVRIL 2024
Les travaux en lien avec l’installation géothermique ont duré un mois et demi. Au lieu des 13 puits prévus initialement, 12 ont été déployés. ©DR

Pour la commune de Boën-sur-Lignon (Loire), 3 200 habitants, l’aventure a commencé en 2014, lorsqu’elle a récupéré l’ancien hôpital, un bâtiment mal isolé, d’une surface totale de 6 600 m2. Plusieurs projets ont alors émergé pour réhabiliter le lieu, mais aucun n’a abouti. En 2019, la commune a fini par concrétiser un projet en comaîtrise d’ouvrage avec le bailleur social Loire Habitat. Suite à la réquisition du bâtiment par la préfecture du département, celui-ci s’est en effet engagé à construire un centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) de 57 appartements, sur le site de l’ancien hôpital.

« Nous assurons de notre côté la création d’un établissement recevant du public (ERP), dans lequel nous projetons d’installer une maison de santé, une maison des jeunes et de la culture, un pôle dentaire, une maison d’assistance maternelle, un ostéopathe et une société d’ambulance qui va récupérer les douze anciens garages et environ 100 m2 de surface pour ses bureaux », explique Robert Regeffe, premier adjoint au maire de Boën-sur-Lignon. Étant labellisée « petite ville de demain », la commune a pu être accompagnée dans sa démarche par Epora, un organisme qui restructure les friches industrielles. Aujourd’hui, plus de 5 000 m2 de surface sont en cours de réhabilitation.

Le chauffage : un choix de la commune

Quand le maître d’œuvre a présenté le projet à la commune en 2019, il était d’abord question d’installer des chaudières gaz pour chauffer le bâtiment. Néanmoins, ce choix ne correspondait pas aux attentes de Robert Regeffe. « Il s’agissait d’investissements lourds et je ne me sentais pas à l’aise avec ce type d’équipement pour assurer notre transition », indique-t-il. « J’ai expliqué qu’un choix entre différentes énergies renouvelables (photovoltaïque, géothermie, etc.) aurait été préférable. On m’a répondu qu’une étude était nécessaire et qu’elle nous ferait perdre six mois, mais nous attendions déjà depuis plusieurs années, cela ne nous posait pas de problème. »

Finalement, la commune a validé l’étude réalisée par le bureau d’ingénierie Indiggo et, avec le soutien de l’Ademe, la faisabilité du projet de géothermie. Un sondage test a ensuite validé la possibilité d’un forage de quelques dizaines de mètres de profondeur. Cependant, le bâtiment étant situé à proximité d’une rivière descendant de la montagne, cela provoquait des variations de température trop importantes au niveau de la source géothermique. D’autres tests en conditions réelles ont dont été menés, pendant huit jours, sur un puits plus profond, à 200 mètres de profondeur, cette fois-ci avec succès. « Nous avons fait tourner de l’eau sous une pression de 3 bars et nous avons observé comment se comportait le cycle. Les températures au sol ont atteint 14,7 °C, alors que nous attendions 13,5 °C. »

Financement par le Fonds chaleur

Les travaux en lien avec l’installation géothermique ont duré un mois et demi. Au lieu des 13 puits prévus initialement, 12 ont été déployés. « Ils sont raccordés à deux pompes à chaleur (PAC) réversibles de 37 kW pour le chauffage et le rafraîchissement du bâtiment. Nous avons également prévu l’installation de 94 panneaux photovoltaïques pour alimenter les PAC. En outre, une chaudière gaz d’environ 25 kW fera office d’appoint, en cas de températures inférieures à -11 °C », précise Robert Regeffe.

Le budget total de réhabilitation s’élève à un peu plus de 9 millions d’euros. L’installation géothermique a de son côté nécessité un investissement de 400 000 euros, financé à 80 % par l’Ademe dans le cadre du Fonds chaleur. La subvention sera versée si l’installation atteint dans les deux ans les indicateurs convenus. Elle permettra de couvrir au moins 77 % des besoins de chaleur du bâtiment, estimés à 115 MWh pour le chauffage de l’ERP et 158 MWh pour le Cada, et à ses besoins en froid, estimés respectivement à 85 MWh et 71 MWh. Grâce à l’isolation extérieure, réalisée par le bureau d’études Ingenium, la commune vise un classement A pour le diagnostic de performance énergétique (DPE). Le coefficient de performance (COP) de l’installation géothermique est quant à lui estimé à 4. Encore en phase d’essai, celle-ci sera mise en service à l’automne 2024.

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