Stratégie

La sobriété à Grenoble : actions d’urgence et de long terme (volet 2)

La Ville de Grenoble mène des actions de sobriété énergétique sur deux plans : des mesures d’urgence face à la crise et l’accompagnement des agents et du public sur le moyen terme.

PAR CAROLE RAP - AVRIL 2023
Éclairage place Victor-Hugo ©Auriane Poillet – Ville de Grenoble

La sobriété énergétique, Grenoble y a pensé dès 2016, en créant une mission spécifique à ce sujet. Objectif : développer des actions de sobriété en concertation avec les usagers des bâtiments de la ville, agents, responsables associatifs, dans l’idée de faire changer les comportements. La crise énergétique a accéléré le processus. Tout d’abord en poussant la Ville à adopter rapidement un plan d’actions pour répondre à la hausse des prix de l’énergie.

25 mesures d’urgence

À l’automne 2022, Grenoble a ainsi pris 25 mesures d’urgence pour accroître la sobriété énergétique. Celles-ci concernaient les secteurs suivants :

Éclairage public : réduction du niveau d’éclairement pendant la nuit et extinction de zones spécifiques, par exemple certaines parties des parcs, hors allées principales (voir aussi le premier volet de ce reportage).

Bâtiments : baisse d’un degré de la température de plusieurs sites, dont le musée de Grenoble, très gros consommateur d’énergie car la température et l’hygrométrie doivent rester constantes pour la conservation des œuvres. « Nous sommes descendus de 19 °C à 18 °C cet hiver et cela s’est bien passé en termes de conservation, avec des économies d’énergie de 22 % », assure Franck Mabilon, chef du service de transition énergétique de Grenoble.

• Piscines : température de l’air et de l’eau des bassins baissée à 26° au lieu de 27°.

• Centres sportifs et gymnases : température fixée à 14 °C maximum. De plus, le chauffage s’arrête au bout de deux heures s’il n’y a personne pour l’actionner.

• Deux bâtiments administratifs où travaillent au total 1 000 agents : « au lieu de chauffer tous les bureaux de 8 h à 19 h ou 20 h, c’est aux agents de déclencher le chauffage quand ils arrivent. Quand ils sont en télétravail ou en vacances, on ne chauffe plus leur bureau toute la journée, ce qui a permis de réaliser presque 25 % d’économies d’énergie sur ces deux sites », indique Franck Mabilon.

Mission possible : la sobriété

Outre les mesures d’urgence, Grenoble a aussi renforcé le rôle de sa mission Sobriété énergétique. « Auparavant c’était une tâche annexe parmi toutes celles des agents. Désormais nous avons deux postes qui y sont complètement dédiés, dont un grâce à un financement de l’Ademe », explique Franck Mabilon.

La mission fonctionne désormais sur un mode plus collaboratif. « Nous réalisons une première visite des locaux ainsi qu’un diagnostic de la situation ; nous expliquons les postes de consommation d’énergie et les astuces pour la réduire. Le principe est de construire un plan d’actions avec les agents, afin qu’ils choisissent celles qu’ils peuvent mettre en place afin de modifier leurs habitudes sans que cela complique leurs tâches », rapporte Laurine Plantec, cheffe de projet sobriété et l’une des deux agents recrutés dans le cadre de la mission. Une journée test permet de mettre en œuvre les actions décidées par les usagers et de mesurer l’économie réalisée. « Nous revenons ensuite pour faire le suivi, voir ce qui a marché et trouver des pistes d’améliorations » précise Laurine Plantec.

Illustration à l’école Daudet, où l’ensemble des usagers (personnel périscolaire, restauration, entretien, professeurs, élèves) a été impliqué dans la démarche. Résultat : « 27 % d’économies d’électricité sur la journée test, en jouant par exemple sur l’utilisation des appareils électroménagers, l’éclairage, les ordinateurs en veille, etc. », raconte Laurine Plantec. Mais changer ses habitudes n’est pas toujours facile, sans compter le turn-over parfois élevé parmi les usagers des différents locaux. Reste donc à transformer l’essai…

La cellule CARE

En octobre 2022, la Ville de Grenoble a créé l’instance CARE (cellule d’anticipation et de réponse à la crise énergétique) qui réunit des élus, le directeur général des services et plusieurs membres des services et des directions. Objectif, « discuter de toutes les actions qui peuvent être mises en œuvre et les évaluer en termes d’économies, de confort, de problématique technique non anticipée, afin de voir lesquelles il est possible de pérenniser ou d’adapter », explique Franck Mabilon, chef du service de transition énergétique.

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