Décryptage

L’autoconsommation collective intelligente

La société Beoga propose une autoconsommation collective bénéficiant à tous les membres d’une même communauté, grâce à des échanges d’énergie optimisés entre installations photovoltaïques, batteries et véhicules électriques.

PAR CAROLE RAP - JANVIER 2022
Amaury Pachurka (au centre) président et cofondateur et Valentin Lechat (à gauche), chargé d’études, de Beoga. ©Carole Rap

Beoga est le fruit de deux ans de R&D visant à répondre aux enjeux de l’autoconsommation collective. Née en octobre 2019, la start-up montpelliéraine a lancé sa première communauté pilote en mars 2021. Baptisée Smart Lou Quila, elle met en lien une dizaine de membres situés dans la commune du Cailar, dans le Gard. Certains produisent de l’électricité photovoltaïque (quatre maisons d’un lotissement et le stade municipal). D’autres sont équipés de batteries de stockage stationnaires (trois en tout). Enfin, Amaury Pachurka, président et cofondateur de Beoga, lui-même résidant au Cailar, y participe. Il a ajouté un véhicule électrique bidirectionnel (technologie permettant de soutirer mais aussi d’injecter de l’électricité sur le réseau). « Les membres s’échangent l’énergie entre eux. Ils la vendent un peu plus chère que s’ils l’injectaient sur le réseau et la rachètent un peu moins chère. Nous créons un marché local de l’énergie, tout en utilisant le réseau du distributeur Enedis », explique Amaury Pachurka.

Électricité en cycle court

Lorsque le stade est fermé, à qui profitent les électrons produits par les panneaux solaires ? Quand le propriétaire d’une batterie part en vacances, qui récupère l’énergie stockée ? Même si dans la pratique, les électrons partent sur le réseau sans possibilité de traçabilité physique, l’essentiel est de pouvoir les tracer d’un point de vue économique. Un système optimisé est celui qui permet à l’énergie solaire d’être consommée en temps réel avec le moins de perte possible. C’est là que les algorithmes développés par Beoga entrent en jeu. « Notre cœur de métier, c’est d’une part de répartir la production ; d’autre part de gérer les charges et décharges des batteries et des véhicules électriques afin de minimiser ce que l’on soutire au réseau », explique Valentin Lechat, chargé d’études chez Beoga.
Concrètement, l’entreprise se connecte sur les compteurs communicants (Linky) des utilisateurs pour obtenir des données de consommation au pas de temps de 30 secondes. Un autre boîtier est branché sur les compteurs des sites de production. Les données sont traitées sur les serveurs de Beoga selon des clés de répartition propriétaires qui tiennent compte de la consommation de chacun en temps réel. Les batteries sont pilotées à distance selon le même principe. « On optimise l’utilisation des panneaux solaires en augmentant leur taux d’autoconsommation. En juillet par exemple, celui-ci est passé de 51 % en autoconsommation individuelle, à 80.% en autoconsommation collective », assure Amaury Pachurka, les 20 % restants étant injectés sur le réseau. L’objectif de l’entreprise est d’atteindre 150 membres au sein de Smart Lou Quila d’ici mi-2022. Et de développer de nouvelles communautés. « Nous avons une quinzaine de projets à différents stades de maturité, dont certains en région et à Montpellier, mais aussi dans toute la France », annonce le président.

Économies sur la facture

Les membres paient un abonnement mensuel, compris entre 3 et 10 €, leur donnant accès à l’autoconsommation collective de la communauté en fonction de leur statut (producteur et/ou consommateur). De même, le coût de l’équipement complémentaire varie de 60 € HT à 360 € HT. Beoga se rémunère par la vente d’équipements, par les abonnements et en prélevant une commission sur chaque kWh qui transite dans la communauté. « In fine, l’économie réalisée par les utilisateurs peut atteindre 60 % sur leur facture énergétique, tout en consommant une énergie renouvelable locale et abordable », se réjouit Amaury Pachurka. Selon la réglementation en vigueur pour une opération d’autoconsommation collective, la distance séparant les deux participants les plus éloignés ne doit pas excéder deux kilomètres. Dans les zones peu denses ou à habitat dispersé, cette distance peut être étendue à 20 km par dérogation.

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