Portrait

L’autopartage, pour quoi faire ?

Alors que la crise sanitaire s’éternise, comment éviter un retour en force de la voiture particulière face à la crainte d’utiliser les transports en commun ? Parmi les réponses, l’autopartage réduit les inconvénients des voitures individuelles. État des lieux avec Jean-Baptiste Schmider, fondateur et PDG du réseau Citiz, l’aîné des opérateurs.

PAR CHRISTEL LECA - NOVEMBRE 2020
Jean-Baptiste Schmider, fondateur et PDG du réseau Citiz. ©Citiz

Comment se porte l’autopartage en ces temps de crise sanitaire ?

Il a subi globalement une baisse de 90 % pendant le premier confinement, mais la reprise a été bonne cet été, avec une utilisation plus importante que les années précédentes à la même période : l’effet déconfinement. On avait perdu 15 à 20 % du chiffre d’affaires, mais on était prêt à encaisser, grâce aux reports de charges notamment, et le second confinement est arrivé…

Comment voyez-vous l’avenir ?

La crise économique et sanitaire pousse à s’interroger sur l’utilité de la voiture individuelle et sur son poids dans le budget. À cela s’ajoutent des nouvelles pratiques : le télétravail et les visioconférences sont autant de déplacements en moins, reléguant la voiture individuelle au garage, sans oublier le développement du vélo, un des grands bénéficiaires de la crise. Ces nouvelles façons de travailler sont aussi des occasions de rationaliser les flottes d’entreprises ou de collectivités… autant de circonstances qui peuvent être favorables à l’autopartage.

Comment les collectivités locales peuvent-elles l’encourager ?

Les partenariats de Citiz avec les communes et agglomérations vont de la simple mise à disposition d’espace public, sous forme de location de places de parking, à la délégation de service public, comme à La Rochelle, ou à la prise de participation au capital d’une structure locale, comme à Strasbourg, qui a récemment sécurisé la SCIC Citiz Grand-Est mise à mal pendant le confinement en augmentant ses parts. Entre les deux, le soutien peut être indirect : par exemple, des abonnements combinés avec les transports en commun ou la location de vélos en libre-service. À Mulhouse, le compte Mobilité permet de réserver un vélo, de prendre le bus ou le tram ou de louer une voiture en autopartage. Dans les villes moyennes ou plus petites, la collectivité s’engage sur l’utilisation du service par ses agents : c’est le cas à Dijon où la mairie emprunte une dizaine de voitures tous les jours. Enfin, une commune rurale peut mettre à disposition des véhicules municipaux pour optimiser leur usage [à l’instar d’Eybens (Isère), ndlr]. Dans tous les cas, nous avons besoin des collectivités locales pour lancer le service sur un territoire.

Quels avantages en retirent les collectivités ?

Les grandes agglomérations réduisent la place de l’automobile en ville. Une voiture en autopartage remplace entre sept et dix voitures particulières : autant d’espace public rendu au vélo, aux piétons ou au végétal. C’est aussi un enjeu de santé publique, avec une réduction de la pollution : les voitures Citiz sont récentes et émettent en moyenne moins de 120 g de CO2/km. En milieu rural ou périurbain, l’autopartage est une façon d’offrir une mobilité à des populations n’ayant pas les moyens d’acquérir une voiture, de remplacer la seconde voiture dans certains foyers ou de faire des économies sur sa flotte de véhicules professionnels. Partout, on assiste à une baisse globale de la motorisation : notre enquête de 2012 sur plus de 2 000 utilisateurs avait révélé que la part des propriétaires de voitures baissait de 61 à 22 % après la mise en place du service sur un territoire.

Plébiscite dans les grandes villes

L’autopartage consiste à mettre en location en libre-service sur l’espace public des voitures pour des périodes courtes à très courtes (moins d’une heure), avec ou sans station (dans ce cas, les véhicules occupent des places de stationnement classiques [free floating]). Selon l’Association des acteurs de l’autopartage (AAA) créée début 2020, 15 300 véhicules sont mis à disposition de 850 000 utilisateurs inscrits (390 000 actifs) dans 19 des 20 grandes agglomérations métropolitaines, 31 villes de plus de 50 000 habitants, mais aussi 290 villes de moins de 50 000 habitants.

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