L'info du mois
Le Fonds chaleur à l’honneur
La simplification et le renforcement du Fonds chaleur sont au menu de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Logique lorsque l’on sait que ce mécanisme a montré depuis dix ans qu’il était efficace et peu coûteux.
Méconnues par les consommateurs et trop souvent négligées par les décideurs, les renouvelables thermiques restent le parent pauvre de la transition énergétique. Elles constituent pourtant un levier essentiel : la production de chaleur, c’est plus de 40 % de la consommation finale d’énergie, les deux tiers en ce qui concerne le résidentiel. Pourtant, 21 % de cette énergie seulement sont aujourd’hui de source renouvelable, produite à partir de biomasse, de pompes à chaleur, de géothermie, de biogaz ou de solaire thermique.
Les marges de progrès sont donc immenses, ce que reflètent les objectifs de consommation de chaleur renouvelable de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) : 196 TWh en 2023 et entre 218 et 247 TWh en 2028, soit une augmentation de 25 % dans les cinq ans qui viennent et d’environ 50 % dans les dix ans !
Renforcer le Fonds chaleur
Pour y parvenir, la PPE prévoit notamment la simplification et le renforcement du Fonds chaleur, l’outil d’aide publique aux projets qui recourent aux renouvelables en garantissant ainsi un prix inférieur à celui de la chaleur produite à partir d’énergies conventionnelles : 307 millions d’euros dès cette année et 350 millions en 2020.
Mais force est de constater que cet abondement ne sera pas suffisant : « Le portefeuille identifié par l’Ademe pour 2018 dépasse les 400 millions d’euros d’aide », reconnaît Rémi Chabrillat, le directeur productions et énergies durables de l’Ademe dans les pages de l’édition spéciale(1) du Journal des Énergies Renouvelables consacrée aux réalisations du Fonds chaleur et disponible depuis peu, et en libre accès, sur le site de l’Ademe.
Un fonds efficace et peu coûteux
Ce fonds a pourtant montré depuis dix ans qu’il était efficace et peu coûteux aux dires mêmes de la Cour des comptes qui avait alerté les pouvoirs publics dans son rapport sur le soutien aux énergies renouvelables en mars dernier : « un niveau d’aides plus élevé s’avère nécessaire pour rétablir la compétitivité des projets de chaleur renouvelable ».
Les acteurs du secteur, réunis au sein du Club de la chaleur renouvelable(2), ont adressé une lettre ouverte au Gouvernement le 14 septembre 2018. Ils y rappelaient tous les atouts de cette énergie : « un formidable levier de relance économique et de création d’emplois locaux, y compris dans les territoires les plus ruraux, et un moyen de réduire le déficit commercial de la France. » Elle est aussi une réponse à « la thématique émergente du froid renouvelable ».