Colloque national éolien
L’éolien, facteur de développement des territoires
La table ronde “Nos élus : premier maillon de la transition énergétique” a invité des élus venus des quatre coins de la France à témoigner de leur engagement en faveur de l’éolien. Elle a eu lieu lors du Colloque national éolien organisé par France énergie éolienne (FEE) les 16 et 17 octobre à Paris.
Lorsqu’il est porté par les élus, l’éolien peut pleinement profiter aux territoires. « En 2000, nous cherchions à développer notre territoire et nous avons identifié l’éolien comme un des moyens pour le faire », rapporte Pierre Guillemant, vice-président à la transition énergétique et à l’environnement du SCOT de l’Arrageois, le schéma de cohérence territoriale de la région d’Arras, qui regroupe 206 communes. Plusieurs parcs ont depuis vu le jour, et les retombées fiscales ont permis de créer puis d’alimenter un fonds éco-énergies territoriales. Ce dernier a par exemple servi à la rénovation des bâtiments publics de 23 communes et au renouvellement de l’éclairage public par des Led. « L’éolien apporte certes une bouffée d’air au budget municipal, mais ce n’est pas son seul avantage », estime Jean-Louis Dufour, maire de la commune de Chamole (39). Sa commune accueille un parc de six éoliennes, dont une d’entre elles a été financée par les habitants eux-mêmes. « La plus grande richesse, insiste le maire, ce sont les relations humaines créées autour du projet. Il s’agit du seul parc de Franche-Comté dans lequel les citoyens ont pu investir. Les enfants viennent le visiter, les gens réfléchissent à la façon d’économiser l’énergie et les nouveaux habitants sont fiers de la façon dont il a été conçu. »
Afin de faciliter l’implication des élus, la région Occitanie a décidé de les outiller pour que les projets soient correctement accompagnés et que tous les freins soient levés. « Nous proposons, avec l’Ademe, de cofinancer des postes de chargé de mission durant deux ans pour aider les collectivités à définir le projet qu’elles souhaitent, explique Agnès Langevine, vice-présidente de la région Occitanie, en charge de la transition écologique et énergétique. Nous finançons ainsi des études d’ingénierie, d’intégration paysagère, d’impact socio-économique, etc., afin que les communes s’approprient les projets et définissent l’implantation et le modèle économique, puis que, in fine, elles puissent mettre en concurrence les développeurs privés. »
Planification et acceptabilité
La Bretagne a pour sa part adopté en 2018 une nouvelle feuille de route pour l’éolien terrestre, comportant 27 actions, avec un accent mis sur la planification et l’acceptabilité des projets. « Avec l’habitat diffus que nous connaissons en Bretagne, les parcs éoliens tombent vite sous la contrainte de la proximité avec les habitations, constate André Crocq, conseiller régional délégué à la transition énergétique pour la région Bretagne. La planification permet non seulement de repérer le potentiel éolien, mais aussi de mener une veille active sur le bâti, de manière à acquérir certains biens qui pourraient être déconstruits pour développer l’énergie éolienne. » L’acceptabilité peut quant à elle être renforcée par l’ingénierie territoriale, via les syndicats d’énergie ou les sociétés d’économie mixte, permettant aux élus d’obtenir des informations neutres, en amont du développement des projets.
Dans la perspective des prochaines élections municipales, l’éolien sera-t-il un sujet de tensions ? « L’éolien, ce n’est pas que des coups de bâton à prendre, conteste Jean-Louis Dufour. Il faut que les élus aient le courage de dire que l’éolien peut contribuer au développement du territoire. »