L'info du mois
L’état de l’électricité renouvelable en France en 2024
Le Baromètre 2024, réalisé par l’association Observ’ER en partenariat avec la FNCCR et l’Ademe, présente une analyse et les chiffres clés de toutes les filières électriques renouvelables en France.

Le 24 janvier, l’association Observ’ER (éditeur des Clés de la transition énergétique) a présenté à la presse son Baromètre 2024 de l’électricité renouvelable en France. Grâce à un partenariat avec l’Ademe et la FNCCR, ce rapport de 160 pages est mis à disposition gratuitement sur le site d’Observ’ER et sur celui de la FNCCR. « 2024 est une année record en termes de progression des énergies renouvelables pour l’électricité, avec une production de 148 TWh et des capacités supplémentaires raccordées durant l’année de +6 GW. Par ailleurs, 29,9 % de la consommation électrique de la France en 2023 étaient d’origine renouvelable. Pour 2024, les évaluations sont autour de 32 % », souligne Frédéric Tuillé, responsable des études chez Observ’ER et l’un des principaux rédacteurs du baromètre.
Huit filières électriques renouvelables y sont examinées : éolien, photovoltaïque, hydroélectricité, biomasse, biogaz, déchets urbains renouvelables, géothermie et énergies marines renouvelables. Pour chacune, des chiffres clés (capacité installée, production, revenus, emplois directs, etc.) s’accompagnent de nombreux graphiques ainsi que d’une cartographie des puissances ou des sites.
Montée en flèche du photovoltaïque
Le parc de production se décompose en trois principaux secteurs : l’hydroélectricité (25 957 MW à fin septembre 2024), l’éolien terrestre (23 055 MW à fin septembre 2024) et en mer (1 473 MW à fin 2024) et le photovoltaïque (23 678 MW à fin septembre 2024). « La biomasse et la géothermie représentent un faible pourcentage et vont être à l’avenir davantage réorientées vers la production de chaleur. Point notable, en 2025, le photovoltaïque sera très probablement la première filière en termes de capacité installée, même si l’hydroélectricité restera première en termes de production. Depuis plusieurs années, le photovoltaïque est le moteur de la grande croissance des nouvelles capacités d’électricité renouvelable en France », précise Frédéric Tuillé.
Le baromètre apporte des explications sur les principales tendances, des exemples concrets et une interview d’expert par filière. Il comporte aussi un dossier autour du repowering de l’éolien, ainsi que des chiffres clés région par région.
Attention aux spécificités locales
L’événement s’est déroulé dans les locaux de la FNCCR, à Paris, en présence de journalistes et des trois partenaires. « Ce document, fruit d’un travail rigoureux et collectif, met en évidence les dynamiques propres à chaque filière. Nous souhaitons que le mix énergétique complet soit considéré et que certains secteurs ne soient pas oubliés. Nous entendons que la dynamique gouvernementale est d’aller vers le tout électrique, mais nous souhaitons souligner les spécificités locales, car c’est par le terrain, par les collectivités que nous représentons, avec les partenaires, que nous pouvons faire émerger toute cette dynamique », a rappelé Charles-Antoine Gautier, directeur général de la FNCCR.
« Ce baromètre est particulièrement utile au moment où on débat des objectifs de politique énergétique à travers la PPE (programmation pluriannuelle de l’énergie), avec notamment la régionalisation de ces objectifs. En complément, l’Ademe publie une étude sur le coût des énergies renouvelables, qui montre que les EnR sont devenues compétitives et que la transition énergétique est une opportunité économique pour la France », a souligné Jérôme Mousset, directeur bioéconomie et énergies renouvelables de l’Ademe.
Signaux d’alerte
« Certes, les chiffres sont bons, mais le contexte est délétère, a prévenu Vincent Jacques le Seigneur, président d’Observ’ER. Je suis très alarmé par la succession de prises de parole qui vont à l’encontre du développement des énergies renouvelables, de façon de plus en plus franche et ouverte, par des acteurs de premier plan. J’ai été aussi alarmé par le discours de politique générale du Premier ministre, qui n’a pas mentionné du tout les énergies renouvelables, à part la géothermie. La période qui s’ouvre va voir des remises en cause profondes liées au contexte économique et politique, il va falloir résister. Si les chiffres sont bons, nous sommes encore loin des objectifs nationaux et en deçà des objectifs européens auxquels nous avons pourtant souscrit. » En bref, il n’est pas temps de s’endormir sur ses lauriers.