Colloque national éolien
Lever les freins à l’emploi dans les territoires
La présentation de la dernière édition de l’Observatoire de l’éolien 2019, lors du Colloque national éolien organisé par France énergie éolienne (FEE) les 16 et 17 octobre à Paris, a été l’occasion d’évoquer le besoin de développer les compétences en région.
Avec 15 820 MW raccordés au réseau à fin juin 2019, la France demeure au 4e rang en Europe par sa puissance éolienne cumulée. Deux régions représentent à elles seules 50 % du parc éolien français : les Hauts-de-France et le Grand Est. Sa production électrique a pour sa part augmenté de plus de 15 % en 2018, l’éolien représentant désormais 5,1 % du mix électrique national. Autre effet positif, le nombre d’emplois de la filière a augmenté de 6,4 % en 2018, correspondant à 1.100 postes créés dans l’année, pour atteindre un total de 18 200 emplois directs et indirects. Et contrairement à la puissance raccordée, les emplois se répartissent de façon plus homogène à travers l’Hexagone. Le bassin parisien hébergeant un nombre important de sièges sociaux d’entreprise, la région Île-de-France concentre un grand nombre des emplois de la filière (5 242). Toutefois, cinq autres régions comptent un nombre à peu près équivalent d’emplois éoliens. Le dynamisme d’implantation des parcs se ressent dans les Hauts-de-France (1 885 emplois) et le Grand Est (1 679). Une région industrielle comme l’Auvergne-Rhône-Alpes (1 829) a également diversifié ses activités en se spécialisant dans la fabrication de composants éoliens. L’Occitanie (1 819) bénéficie toujours de son statut de berceau historique de la filière et de l’émergence de l’éolien offshore flottant. Enfin, la région Pays de la Loire (1 796) profite pleinement du décollage de l’éolien en mer. Dans les autres régions, le nombre d’emplois se situe entre 500 et plus de 1 000, et augmente par rapport à 2017, à l’exception notable de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « En moyenne, 1,2 emploi est généré par MW installé et raccordé », a rappelé Philippe Vié, directeur du secteur énergie de Capgemini, qui réalise l’Observatoire de l’éolien pour le compte de France énergie éolienne (FEE).
Pénurie de techniciens
Les emplois sont pour l’essentiel des emplois locaux et non-délocalisables car les équipes d’exploitation-maintenance ne se trouvent généralement pas à plus de 30 minutes d’un parc. Ce maillon de la chaîne de valeur a d’ailleurs enregistré une croissance de 17 % depuis 2016, la deuxième plus forte augmentation après le maillon des études et du développement (+ 33 %). L’étude de Capgemini relève cependant une pénurie de main d’œuvre, avec de nombreux postes non pourvus, notamment dans le développement et la maintenance. Trois freins à l’emploi ont été identifiés : une mobilité géographique insuffisante, le besoin d’une meilleure communication autour des emplois disponibles et la nécessité d’adapter la formation aux besoins de la filière. « Le système de formation est plutôt bien dimensionné, mais il existe une tension sur le métier de technicien de maintenance, précise Matthieu Monnier, responsable du pôle industrie, offshore, techniques et territoires de FEE. Les régions ont la compétence sur la formation et doivent faire un effort pour faire correspondre l’offre à la demande. Il s’agit non seulement de former un nombre suffisant de candidats, mais aussi de les former aux différents modules de maintenance de la filière afin de répondre aux besoins des industriels. »