Stratégie
Lille, ville 5 étoiles
En juillet 2024, la Métropole européenne de Lille a décroché la 5e étoile du label Climat-Air-Énergie du programme Territoire engagé transition énergétique. Elle avait obtenu sa 3e étoile en 2018. Après sept ans et diverses actions menées en faveur de la transition énergétique, elle fait partie des neuf collectivités à avoir la note maximale à ce jour.

L’année dernière, la Métropole européenne de Lille (MEL) a vu ses efforts en matière de transition énergétique récompensés par l’obtention de la 5e étoile du label Climat-Air-Énergie du programme Territoire engagé transition énergétique (TETE). Elle avait obtenu sa 3e étoile il y a sept ans, lorsque le référentiel Climat-Air-Énergie du programme TETE existait sous le label européen Cit’ergie. Le premier est la continuité du second. Le programme TETE, porté par l’Ademe, a pour objectif d’accompagner les collectivités dans leurs actions en faveur de la transition écologique par une démarche opérationnelle via deux labels, Climat-Air-Énergie et Économie circulaire.
Fin 2023, 291 collectivités étaient labellisées Climat-Air-Énergie, 41 Économie circulaire et 50 doublement labélisées. Au total, seulement 9 collectivités détiennent actuellement 5 étoiles et uniquement pour le premier label (développé depuis 2008). La métropole lilloise fait donc partie du haut du panier des collectivités engagées et gardera ses 5 étoiles pour une durée de quatre ans « Les 5 étoiles, c’est vraiment, pour une métropole, le signe d’un engagement et d’une politique forte parce que les collectivités n’obtiennent pas ce label en quelques années. C’est un travail de plus longue haleine », affirme Agnès Jalier-Durand, coordinatrice nationale du programme.
Des actions d’ampleur
En matière d’énergie, la MEL a créé ce qu’elle appelle « l’autoroute de la chaleur », un réseau de chaleur urbain qui récupère notamment la chaleur fatale issue de la combustion des déchets ménagers de l’incinérateur d’Halluin, au nord de Lille. « L’autoroute de la chaleur a été mise en service entre 2020 et 2021. Cela a permis d’augmenter le taux moyen d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R) dans les réseaux de chaleur de la MEL de 22 % en 2020 à 66 % en 2022 », explique Charlotte Brun, vice-présidente de MEL en charge du Climat, de la Transition énergétique et de l’Énergie. Cela a également permis la fermeture d’une centrale à charbon en janvier 2021.
En termes de mobilité, « plus de 100 km de pistes cyclables ont été réalisés depuis 2021, accompagnés d’une augmentation spectaculaire de 90 % du nombre de cyclistes quotidiens en moins de dix ans », poursuit-elle. Ce ne sont que deux exemples parmi une multitude d’actions menées, que ce soit dans la rénovation énergétique des logements ou encore dans la mise en place d’une « prime Air », financée à 50 % par l’Ademe. Cette dernière est versée aux métropolitains remplaçant un vieil appareil de chauffage au bois par un poêle à bois ou un insert performant.
Quels résultats ?
Ces actions ont mené à des résultats concrets en matière de lutte contre le changement climatique. En 2021, le taux d’émission de CO2 par habitant était de 3,5 tonnes contre 4,28 tonnes en 2018. Au total, les émissions de CO2 de la MEL sont passées de 4,97 millions de tonnes de CO2 en 2018 à 4,17 millions de tonnes en 2021. La consommation d’énergie de la collectivité est, elle, passée de 25 933 GWh en 2028 à 22 479 GWh en 2021.
« L’obtention de ce label constitue une reconnaissance des actions menées par la MEL et de la qualité de sa politique en matière de climat, d’air et d’énergie. Il permet de plus d’entretenir la dynamique positive autour des sujets climat, air, énergie au sein de la collectivité, y compris chez les élus et les services, dont ce n’est pas le sujet principal », estime Charlotte Brun.