Initiatives

Lulu, des voitures électriques en service public

Depuis trois ans, les habitants de la communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle, disposent d’un service public d’autopartage de 40 véhicules électriques et 60 bornes de recharges, baptisé Lulu.

PAR CAROLE RAP - NOVEMBRE 2023
40 véhicules électriques  sont répartis entre 38 des 43 communes de la CCTLB. ©Ludmilla Cerveny – Pays du Lunévillois

Pour compenser le manque de transports en commun en zone rurale, la communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat (CCTLB) a mis en place Lulu, un service public de mobilité électrique de proximité. Actif depuis l’automne 2020, il consiste en 40 véhicules électriques (38 Zoé et 2 Kangoo) répartis entre 38 des 43 communes de la CCTLB ; et 60 bornes de recharges, au moins une par commune, souvent installée devant la mairie. L’électricité est achetée par un contrat d’énergie verte. Lulu a été conçu pour les trajets du quotidien, avec remise du véhicule à sa station de départ.

Tarifs de course

Pour privilégier les courtes distances, comme aller faire des courses, se rendre à un rendez-vous médical ou administratif, la CCTLB a prévu plusieurs mesures. Premièrement, des tarifs horaires modiques. Un abonné paie 3 € pour une heure d’utilisation et 33 € pour 12 h. C’est plus cher pour les non abonnés : 5 € de l’heure et 65 € pour 12 h. Mais au-delà de 24 h, le tarif devient rédhibitoire : 10 € la demi-heure supplémentaire. À ce prix, personne n’a encore tenté de dépasser ce délai. Deuxièmement, une recharge gratuite pour les utilisateurs, sur l’ensemble des 60 bornes gérées par la collectivité. Avec bien sûr la possibilité d’aller brancher son véhicule à l’extérieur du territoire, mais à ses frais.

Troisièmement, une modification des tarifs à l’automne 2022. « Nous avions constaté des pics d’utilisation à des distances de plus de 400 km. Nous intégrons désormais une part de kilométrage dans la tarification (0,05 €/km). Et nous avons légèrement augmenté les tarifs pour les utilisations supérieures à 8 heures », explique Guillaume Cornil, directeur du Pays du Lunévillois, qui regroupe quatre intercommunalités, dont la CCTLB.

Utilisation en hausse

Les résultats montrent une progression de l’usage, avec une moyenne de 327 réservations mensuelles depuis le lancement de Lulu. La durée moyenne de chaque déplacement est de 3,7 heures, en légère baisse par rapport à 2022. Et la distance moyenne parcourue est de 66 km. Jusqu’à présent, les conducteurs devaient résider sur le territoire de la CCTLB (un justificatif de domicile est demandé). « Nous envisageons une évolution du service en 2024, afin que toute personne du Pays du Lunévillois puisse l’utiliser. Sur dix communes, nous avons constaté que le service ne fonctionnait pas, avec moins de dix réservations à l’année. L’idée est de redéployer les voitures concernées sur les trois autres intercommunalités du Pays, dans les bourgs centres où se trouvent déjà des bornes de recharge. Dans un deuxième temps, nous réfléchissons aussi à ouvrir ce service aux personnes extérieures », confie Guillaume Cornil.

Le budget des Lulu

« Même si c’est un service public et que nous n’avons pas d’objectif de rentabilité, nous avons voulu minimiser les pertes. Car le coût pour la collectivité est important, environ 100 000 € par an. Les recettes annuelles sont passées de 25 000 € à 40 000 €, grâce à la prise en compte du kilométrage et à un meilleur suivi des impayés », analyse Guillaume Cornil. Le financement de la différence est partagé entre le Pays du Lunévillois (autorité organisatrice de la mobilité) et la communauté de communes du Territoire de Lunéville à Baccarat. Les réservations et l’assistance technique aux usagers sont gérées par la société Clem, avec laquelle le Pays a passé un contrat de prestation via l’UGAP (Union des groupements d’achats publics). Une association d’insertion s’occupe du nettoyage des véhicules.

L’investissement initial pour l’achat de 42 véhicules et l’installation de 50 bornes s’est élevé à 1,568 million d’euros, dont 65 % subventionnés par l’Europe, l’État, la Région, l’Ademe et le Département. Le solde a été porté par la CCTLB. À l’origine, les trois autres intercommunalités du Pays du Lunévillois ne souhaitaient pas investir dans des véhicules. Mais elles sont désormais intéressées par la possibilité de louer à la CCTLB la dizaine de véhicules sous-utilisés. Pour la petite histoire, deux des 42 véhicules initiaux ont été vandalisés par des personnes qui ont forcé les boîtes à clé. Depuis, la collectivité a équipé certaines voitures d’un système proposé par Clem, permettant d’ouvrir la voiture avec une application.

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