Lyon : des lignes métropolitaines cyclables

Le 20 octobre, on comptait trois Voies lyonnaises parmi les dix pistes cyclables les plus fréquentées selon l’éco-compteur international. « On se réjouit de cette dynamique, mais on rattrape du retard que le contexte nous aide à combler : la conscience grandissante des enjeux climatiques, le plaisir de faire du sport et la crise sanitaire, car le vélo fut un des derniers moyens de transport où le masque n’était pas obligatoire, précise Fabien Bagnon, vice-président délégué à la voirie et aux mobilités actives du Grand Lyon. Les chiffres baissent avec le réamorçage du flux automobile, mais la place prise par le vélo n’a pas été rendue : quasiment toutes les coronapistes [le nom donné aux couloirs cyclables réalisés en hâte pendant la crise pour fluidifier le trafic et encourager la pratique du vélo. 100 km ont été aménagés sur Lyon, ndlr] créées sur Lyon ont été maintenues. »

150 kilomètres de lignes à créer d’ici quatre ans

C’est un réseau long de 250 kilomètres que les écologistes proposeront d’ici la fin de leur mandat, soit 150 km de plus qu’aujourd’hui, et 355 km s’il poursuivent jusqu’en 2030. Treize lignes mèneront du nord au sud, en passant par le centre pour aller vers l’ouest ou l’est (voir carte). La construction de la ligne 1 débute en octobre. Elle reliera Vaulx-en-Velin à Saint-Fons, soit un peu plus de 20 km, desservant le quartier de Saint-Jean à Villeurbanne où la Métropole conduit un projet de développement urbain, le campus universitaire de la Doua et la rive gauche du Rhône au centre de Lyon.

Le vélo ne demande qu’à se populariser

Le premier quartier desservi est populaire, donc, en réponse aux détracteurs de l’équipe communautaire, pour qui la politique cyclable est avant tout destinée aux plus riches. « Oui, le vélo est utilisé par des personnes qui ont le moins d’intérêt économique à s’en servir… pour le moment, répond Fabien Bagnon. La réussite sociale est encore trop liée à la possession d’une voiture dans certains quartiers, mais nous sommes accompagnés dans notre démarche par des associations qui font un travail de remise en selle et ont ouvert des ateliers de réparation à Oullins et Vénissieux, comme Janus, ou qui interviennent en entreprise, comme la Maison du Vélo. N’oublions pas que 170 000 ménages grand-lyonnais n’ont pas de voiture, pour des raisons souvent économiques », précise l’élu, faisant référence à ce tiers des ménages non équipé : personnes seules, étudiants ou jeunes actifs, ou personnes âgées, et souvent à faibles ressources (données du Grand-Lyon).

Sécurité, concertation, consensus

Le principal frein au vélo étant la sécurité et le risque de vol, les Voies lyonnaises constitueront des aménagements séparés du trafic motorisé et proposeront des solutions de stationnement sûres, en concertation avec les 59 communes du territoire, dont Fabien Bagnon a rencontré les élus. « C’est un sujet consensuel aujourd’hui : libérer l’espace pour des circulations apaisées. La voiture perd de sa superbe, de moins en moins de riverains acceptent ses nuisances, les maires voient leurs collaborateurs se mettre au vélo et s’en porter mieux… et, en attendant des transports en commun dont les infrastructures peuvent être longues à créer, les voies cyclables ont l’avantage d’adoucir rapidement l’espace public. »