Stratégie
Nouvelle-Aquitaine : quelle stratégie de déploiement du bio-GNV ?
La Région s’est dotée en 2019 d’un Schéma directeur de la mobilité GNV/bioGNV. Objectif ? Déployer 41 stations d’ici à 2028 pour poids lourds et véhicules légers. Explications.

En Nouvelle-Aquitaine, les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au transport représentent 29 %. C’est un peu plus que la moyenne nationale. En 2017, la Région a fait le choix de soutenir le bioGNV – obtenu grâce à la méthanisation – rappelant, dans sa communication d’alors, que « ce carburant possède plusieurs avantages environnementaux : diminution de plus de 80 % des émissions de CO2, de 30 à 70 % des émissions de NOX et des émissions de particules réglementées par rapport au gasoil (jusqu’à 95 %) ». Elle lance alors un Appel à manifestations d’intérêt (AMI) en ce sens. « Il s’agissait de soutenir les porteurs de projets de stations, de faire le lien avec les différents projets de méthanisation en cours sur le territoire tout en incitant les transporteurs à choisir le gaz dans sa version renouvelable », explique Julie Coulombel, cheffe du service biogaz et chaleur renouvelable à la Région. La collectivité a mis les différents acteurs du secteur en relation et a discuté longuement avec eux pour voir comment il était possible de déployer au mieux le bioGNV. Elle pose ainsi comme conditions que le bénéficiaire de l’aide régionale vende le bioGNV au prix du GNV sur une durée et un volume donné définis par contrat avec elle. « Il fallait aussi que le porteur du projet s’engage à être transparent sur les contrats d’achat des garanties d’origine de biométhane. » Une aide financière est apportée pour compenser les surcoûts d’investissement par rapport à une station conventionnelle. « Les taux d’aide peuvent aller de 40 % de ces surcoûts pour les grandes entreprises à 60 % pour les petites. »
-6 % d’émissions de GES
La première station aidée à sortir de terre fut celle de Cestas (Gironde), opérée par Air Liquide en 2018 (420 000 euros de subvention pour 1,7 million d’investissements éligibles). Depuis, 15 projets ont été suivis et sont sortis de terre. Douze d’entre eux affichent des certificats d’origine régionale. La Région s’est aussi dotée en 2019 d’un Schéma directeur de la mobilité GNV/bioGNV. « Il prévoit le déploiement de stations à un maillage pertinent – c’est-à-dire au bon endroit, de préférence sur des zones logistiques, à 2 km maximum des sièges des transporteurs – et selon les hypothèses de la programmation pluriannuelle de l’énergie. Ainsi, en 2023, 27 stations devraient être en fonctionnement et 41 en 2028, ce qui correspondrait à 5 300 véhicules lourds en circulation [contre 750 en 2019, ndlr] », poursuit Julie Coulombel. Le schéma directeur permet aussi d’engager les collectivités sur la réflexion autour du bioGNV, même si la Région ne finance pas les stations qu’elles vont mettre en place. La Région travaille en collaboration avec l’Aftral – une association qui forme les professionnels du transport et de la logistique – pour accompagner les transporteurs sur la conversion de leur flotte. « L’animateur BioGNV de l’Aftral, dans la mission est financée par la Région et GRDF, étudie avec eux le coût global, les intérêts qu’il peut y avoir et les économies à la clé. » Ainsi, en 2022, un appel à projet visant à financer d’une part les projets de stations, et d’autre part les véhicules s’engageant contractuellement avec les stations, est relancé. Les objectifs du schéma directeur devraient quant à eux permettre de faire baisser de 6 % les émissions de GES de la Région à horizon 2035.
En chiffres
15 stations déployées aujourd’hui (30 véhicules par station en moyenne). 41 à horizon 2028.
Budget d’aides en 2021 : 1,7 million d’euros.