Initiatives

Pari gagné pour l’autoconsommation solaire collective à Cabriès-Calas

Une opération d’autoconsommation photovoltaïque collective innovante à Cabriès-Calas (Bouches-du-Rhône) fait son bilan, qui pourrait donner des idées à d’autres collectivités. Comment ? Entretien avec la structure porteuse qui développe le principe dans toute la France.

PAR CHRISTEL LECA - AVRIL 2023
Le groupe scolaire du Petit Lac à Cabriès-Calas (Bouches-du-Rhône) accueille 700 panneaux photovoltaïques pour une puissance de 230 kW. ©Petillot

En nombre de bénéficiaires (75) et en termes de profils de consommateurs (publics, privés, particuliers, commerces), l’opération SerenyCalas est l’une des plus vastes du pays (lire encadré). Depuis un an, elle produit une énergie qui coûte 17 % moins cher par rapport à l’électricité du réseau pour les particuliers, et encore moins pour les professionnels et la collectivité. Elle couvre en moyenne 36 % des besoins en énergie des consommateurs et modifie les usages au passage. Innovante, l’expérience a bénéficié de ce fait de subventions importantes de la Région Sud, mais elle n’en est pas moins reproductible.

Comment une collectivité locale souhaitant produire de l’énergie photovoltaïque sur son territoire peut-elle s’en inspirer ? Trois questions à Alice Gaubert, directrice de développement de SerenySun Energies, structure porteuse de l’opération.

Je suis maire d’une commune rurale. Puis-je bénéficier de cette expérience ?

Nous sommes amenés à intervenir sur l’ensemble du pays, à la demande des collectivités, en général de groupements de communes en milieu rural. Il faut en effet que le territoire soit suffisamment habité et construit pour accueillir des panneaux photovoltaïques et consommer l’énergie produite. En deçà de 5 000 habitants, cela reste difficile à rentabiliser, dans la mesure où une opération d’autoconsommation, selon la réglementation, doit produire et consommer sur un territoire ne dépassant pas les 2 km de diamètre. Cependant, des dérogations sont possibles.

En général sollicités pour intervenir sur le foncier public, nous effectuons une étude de faisabilité sur tout le foncier local, public et privé, afin de déterminer le potentiel en termes de production et de consommation, sachant que nous cherchons à équiper des toitures assez vastes (idéalement 1 500 m²). On peut aussi intégrer dans la communauté le surplus d’électricité généré par des centrales déjà existantes.

Combien coûte cette étude à la collectivité ?

C’est très variable d’un territoire à l’autre et de nombreuses institutions subventionnent cette phase : à partir de 12 000 euros. Si l’étude confirme la faisabilité, nous montons une structure porteuse, dans le cas où la collectivité ne souhaite pas s’en charger. Nous recherchons les financements de l’investissement, sous la forme de parts prises par des particuliers et des entreprises, en plus de la collectivité et de SerenySun qui peut prendre part au capital, et par le biais de prêts bancaires. Ces derniers peuvent provenir de diverses banques, comme la Nef, mais aussi d’Énergie partagée investissement, dont nous partageons les valeurs et le label.

Comment procédez-vous pour constituer cette communauté ?

En organisant des réunions publiques, en rencontrant les associations de commerçants, les comités de quartier. La mixité des publics est importante à nos yeux, afin d’accueillir à la fois des consommateurs susceptibles de produire, mais aussi des populations en difficulté qui bénéficieront d’un prix de l’électricité inférieur au tarif réglementé. Il nous arrive d’être sollicités pour étude par des bailleurs sociaux, comme à Besançon, où un appel à manifestations d’intérêt devrait être prochainement lancé par trois d’entre eux. Nous animons ensuite cette communauté. Cela peut être une opération très fédératrice pour le territoire, dont les pratiques de consommation s’adaptent très naturellement. On a ainsi encouragé et constaté des décalages d’usage : la production étant à son maximum en journée, on ne fait plus tourner ses machines la nuit, par exemple !

36 % des besoins couverts

À Cabriès-Calas, en moyenne 36 % des besoins énergétiques des consommateurs sont couverts par l’énergie produite, mais cette part peut aller jusqu’à 60 % pour le groupe scolaire du Petit Lac, sur les toits duquel 1 200 m² de panneaux ont été installés, pour une puissance de 230 kW. La production est complétée par 170 m² de panneaux sur le club house d’une copropriété privée (34 kW de puissance). La communauté réunit aujourd’hui 69 foyers, le groupe scolaire, trois commerçants, la copropriété et une maison de retraite. Le projet s’étendra prochainement – les études sont en cours – à la couverture de terrains municipaux de tennis et l’équipement d’un second groupe scolaire.

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