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Photovoltaïque : vers des tarifs d’achat régionalisés ?
La filière solaire se mobilise pour faire évoluer les tarifs d’achat du photovoltaïque afin que ceux-ci soient plus incitatifs pour le Nord de la France.
8,3 GW. C’est, au 31 mars 2018, selon les données de l’État, la puissance raccordée du parc solaire photovoltaïque en France. Le développement est notamment visible dans quatre régions. Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur « totalisent ainsi 84 % de la puissance raccordée au cours du premier trimestre 2018, représentant près de 69 % de la puissance totale. » Et c’est justement ce qui chiffonne la filière, qui aimerait voir fleurir des installations partout, et pas seulement dans le Sud. Alors qu’un groupe de travail piloté par Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, planche actuellement sur le développement de l’énergie solaire, près de 200 élus et professionnels ont signé, début juin, une tribune intitulée « du Nord au Sud, le soleil brille partout en France pour le photovoltaïque ». Ils militent pour une régionalisation des tarifs d’achat du photovoltaïque « en payant l’électricité produite un peu plus cher au Nord qu’au Sud », afin que toutes les régions puissent apporter leur pierre à l’édifice de la transition énergétique.
Modulation en fonction des trois zones climatiques
Aujourd’hui, ces tarifs d’achat sont les mêmes partout (sauf en Corse et outre-mer) depuis qu’en 2010, pour mettre fin à « une bulle spéculative photovoltaïque », un arrêté les avait revus à la baisse. « Ils avaient été calculés ainsi afin d’éviter l’effet d’aubaine dans le Sud, ce qui dans l’idée était intéressant. Mais résultat, désormais, ce n’est absolument pas incitatif pour les régions du Nord », explique Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, syndicat des professionnels de l’énergie solaire, qui fait aussi partie du groupe de travail, après avoir convaincu la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) de la nécessité de sa création.
Le syndicat plaide, lui, pour une modulation des tarifs en fonction des trois zones climatiques définies par la RT2000, « plus lisible que 13 tarifs différents et sûrement plus acceptable par la DGEC. Cela permettra une plus grande équité entre les différents territoires », poursuit le délégué général. Fin juin, le groupe de travail devrait rendre ses conclusions au sujet de la régionalisation.