Plan de sobriété : l’expérience de Niort

Comment avez-vous abordé votre plan de sobriété ?

Niort a été l’une des premières communes de sa taille à s’engager sur l’Agenda 2030. À travers 17 objectifs de développement durable, nous avons mis en place une feuille de route avec des défis et 145 actions à mener, notamment en matière d’économies d’énergie. Cela nous offre la possibilité de travailler sur nos réflexions, nos avancées et les résultats, par exemple en matière de bonnes pratiques. À ce titre, nous avons constaté que dans beaucoup de services, on ne se posait pas la question des températures de consigne, des fenêtres laissées ouvertes pendant que le chauffage fonctionne, etc. Nous avons donc mené un gros travail de sensibilisation avec une équipe d’éducation à l’environnement, qui a animé des ateliers pour expliquer la démarche de sobriété.

Tous les agents ont-ils été sensibilisés ?

Absolument, et cela est systématique. Auparavant, nous sensibilisons les élus. Tous les services sont ainsi concernés par les bonnes pratiques. Ensuite, nous apportons les moyens techniques et lançons les travaux nécessaires afin de diminuer encore plus les consommations. Nous avons également sensibilisé les écoles aux bonnes pratiques dans le cadre d’un challenge CUBE.S : éteindre la lumière quand on sort d’une pièce, fermer le robinet après utilisation, etc. Un test sur six écoles a permis de réaliser 20 % d’économies en moyenne. Cette année, nous essayons d’étendre l’initiative à l’ensemble des groupes scolaires. Grâce à toutes ces actions de sensibilisation, nous avons pu réduire d’environ 15 % les consommations de notre parc pendant l’hiver 2022-2023 par rapport à l’hiver précédent.

Avez-vous communiqué auprès des citoyens ?

Des ateliers ont été mis en place dans le cadre des semaines du développement durable. Chaque année, nous rendons également un rapport qui est distribué au grand public. Cela nous permet d’expliquer ce que fait la collectivité et de montrer l’exemple. Notre éclairage public est notamment équipé à près de 60 % de LED. De même, nous mettons en place l’extinction nocturne et, à certains endroits, l’éclairage a même été retiré. Le but est de faire ici le lien entre économies d’énergie et préservation de la biodiversité*. Les commerces et les associations ont eux aussi été sensibilisés. Dans le centre-ville, 90 % des acteurs ont mis en place des mesures au niveau de l’éclairage.

Quelles autres actions ont été mises en œuvre ?

L’an dernier, la hausse des prix de l’énergie nous a fait prendre conscience de certaines choses, en particulier les gâchis d’énergie et l’inefficacité de certains équipements. Par exemple, notre système de chauffage et d’aération permet de distribuer du chaud ou du froid. Or, lors d’un diagnostic, de nombreuses déperditions ont été identifiées. Nous avons donc décidé d’optimiser la supervision de nos bâtiments avec un prestataire qui a revu le système pendant un an. Cela nous permet notamment d’identifier très rapidement les fuites, avec à la clé de nouvelles économies.

Avez-vous un conseil à donner aux collectivités qui souhaiteraient réduire davantage leurs consommations ?

La rénovation énergétique globale des bâtiments et la production de renouvelables sont des sujets primordiaux pour aller plus loin. Néanmoins, elles demandent d’importants financements. C’est la raison pour laquelle les collectivités doivent connaître parfaitement leur parc afin de prioriser leurs investissements. Par exemple, nous avons lancé des programmes de rénovation pour les 22 écoles de la ville. L’objectif consiste à réaliser des travaux sur une à deux d’entre elles chaque année. En 2023, l’établissement George Sand a ainsi bénéficié d’une rénovation globale : isolation, nouveau mode chauffage et pose de panneaux photovoltaïques en autoconsommation.

* L’extinction nocturne et la suppression des éclairages permettent de réduire la pollution lumineuse et ainsi de protéger les animaux.