Décryptage

Pour une mobilité durable et inclusive

Le programme Tims soutient 70 initiatives locales visant à promouvoir une mobilité moins consommatrice d’énergies fossiles et incluant les publics en précarité-mobilité.

PAR CAROLE RAP - NOVEMBRE 2025
La « précarité-mobilité » est un concept encore peu connu faisant référence aux publics qui se trouvent à la fois en situation de précarité, et sans solution de transport durable pour leur quotidien. ©Eric Soudan

En 2025, quatre acteurs territoriaux nationaux (Cler Solutions, le réseau Mob’In, Aura-EE et le Réseau des agences régionales de l’énergie et de l’environnement) ont publié un manifeste afin de partager des solutions concrètes pour une mobilité à la fois durable et inclusive. Un document basé sur plus d’un an de travail de terrain pour lutter contre la « précarité-mobilité ». Ce concept encore peu connu fait référence aux publics qui se trouvent à la fois en situation de précarité, et sans solution de transport durable pour leur quotidien.

Il peut s’agir par exemple d’une personne en recherche d’emploi qui ne sait comment se rendre chez un employeur potentiel, ou de ménages aux revenus très modestes habitant en zone rurale, captifs de l’usage d’une voiture thermique individuelle. Mais aussi, d’une personne en situation de handicap dans un quartier sans transport accessible. C’est pour améliorer ces situations que les quatre acteurs ont créé le programme Tims (Territoires, innovation, mobilité, solidarité). Objectif : faire reculer la précarité liée à la mobilité tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles pour les publics concernés.

Projets financés

Un premier appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé à l’été 2023. « Nous finançons 70 projets de mobilité inclusive et solidaire qui permettent aussi de réaliser des économies d’énergie. Ils représentent un total de 635 actions déployées, 63 000 personnes accompagnées et 3,5 millions de personnes sensibilisées, notamment à travers les actions de communication », se réjouit Soazig Rouillard, coordinatrice du programme Tims. Les formes d’actions sont variées : formation à l’usage du vélo pour des publics qui n’en ont pas la pratique, autopartage dans des territoires isolés, covoiturage solidaire (incluant des personnes n’ayant pas de voiture), atelier d’auto-réparation de vélos à domicile, location ou prêts de vélos électriques, transport d’utilité sociale (TUS), etc.

Les porteurs de projet sont aussi bien des associations, des collectivités, des coopératives que des entreprises de l’économie sociale et solidaire. Chaque projet sélectionné (avec plusieurs actions à la clé) bénéficie en moyenne d’un financement de 360 000 euros sur deux ans et demi. Tims finance aussi dix structures à l’échelle régionale ou « pilotes », pour accompagner les projets sur les plans technique et financier.

Plans d’action

En 2024, un second AMI a permis de soutenir neuf collectivités locales et structures parapubliques, à hauteur de 300 000 euros chacune. « Il s’agit des TEMI, territoires à mobilité durable et inclusive, que nous accompagnons non pas sur de l’opérationnel, mais sur l’élaboration d’une stratégie. Par exemple en finançant un poste de chargé de mission ou des prestations d’accompagnement pour que le territoire réalise un plan d’action », indique Soazig Rouillard. L’ensemble du programme Tims est financé par les certificats d’économie d’énergie (CEE), c’est-à-dire par des grandes surfaces et des fournisseurs d’énergie dits « obligés » dans le cadre du dispositif des CEE.

Tims s’est ainsi vu octroyer 35 millions d’euros pour la période 2023-2026. De l’argent bien dépensé : 30 millions d’euros, soit 85 % du total, bénéficient directement aux projets sélectionnés. « Nous sommes en train d’effectuer les calculs sur les émissions de gaz à effet de serre et les économies d’énergie, selon un référentiel des méthodes validé par notre comité d’experts, dont fait partie l’Ademe », explique Soazig Rouillard. Les chiffres définitifs sont attendus pour fin 2026. Avec l’espoir que le financement du programme puisse être reconduit dans le cadre de la 6e période des CEE (2026-2030). « Aujourd’hui, nous couvrons 28 % du territoire, nous souhaiterions monter jusqu’à 50 % », souligne la coordinatrice.

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