Le tour de la question
Projets citoyens d’énergies renouvelables : comment réunir des financements ?
Il existe différents dispositifs de financement adaptés aux projets d’énergies renouvelables. Comment les mobiliser ? À quel moment ? Énergie Partagée publie un guide apportant des réponses.
Pour développer un projet citoyen d’énergies renouvelables, il est indispensable de se poser la question des financements. Pour aider les porteurs de projets, Énergie Partagée publie un guide dédié sur les outils à disposition. Voici un tour d’horizon des conseils donnés.
Les financements à l’émergence d’un projet
En phase émergence d’un projet, il est possible de solliciter des subventions sur des dépenses spécifiques, comme les études de faisabilité. La Région Centre-Val-de-Loire par exemple soutenait (1) les projets citoyens de production d’énergie renouvelable à travers le dispositif « 1 € Citoyen = 1 € Région » (en cours de modification), avec des aides à la mobilisation (concertation…) et aux études, avant ensuite des aides à l’investissement.
Pour une association, l’appel aux dons peut aussi être intéressant, puisqu’il n’implique pas de contrepartie. C’est ainsi qu’a procédé CoWatt (coopérative d’énergie solaire en Pays de la Loire) pour lancer ses premières études et sa transformation en société en 2017, en récoltant 18 000 €.
Quels acteurs pour le financement aux différentes phases ?
Énergie Partagée insiste sur le fait qu’il est primordial d’identifier les acteurs concernés pour bien mobiliser les outils disponibles.
Les citoyens
Ils peuvent investir via la souscription d’actions permettant la constitution d’un capital social qui abonde les fonds propres de la société. L’investissement peut aussi intervenir de manière indirecte par le biais d’une holding citoyenne locale (comme les Centrales villageoises). Énergie Partagée estime que cette solution « permet une meilleure structuration financière du projet sans imposer trop de compromis sur l’aspect citoyen de la gouvernance qui demeure relativement préservé ».
Énergie Partagée Investissement (EPI) est une structure d’intermédiation nationale qui intervient à la fin du développement et au début de la construction. « Au-delà d’une certaine taille pour les projets, les banques peuvent se montrer frileuses et préfèrent que les citoyens soient regroupés, avec une structure qui fasse office d’intermédiaire. EPI collecte de l’épargne citoyenne à la maille nationale pour investir ensuite dans des projets. Nous avons actuellement 135 projets dans notre portefeuille (38,7 millions investis) », explique Sylvain Gombert, responsable investissement chez Énergie Partagée.
Le financement participatif est une autre option, via des plateformes comme Enerfip, Lendopolis, Lumo, ou Lendosphere. Énergie Partagée suggère de porter attention aux coûts de gestion.
Les collectivités
Elles peuvent choisir un investissement direct à tout moment du projet. Les collectivités peuvent aussi s’orienter vers un investissement intermédié, principalement via des sociétés d’économie mixte (dont le capital est détenu en majorité par une ou plusieurs personnes publiques) à tout moment du projet. Certains syndicats d’énergie créent leur SEM.
Autre solution, les subventions, via des appels à manifestation d’intérêt des régions notamment. Les fonds d’investissement régionaux, pour leur part, ont des statuts différents selon les territoires : des SEM (comme IDF Investissements & Territoires, ex-Île-de-France Énergies) ou des SAS (BreizhÉnergie en Bretagne…). Retrouvez ici un panorama de ces fonds.
Les banques
Énergie Partagée note, sans surprise, que les banques préfèrent traiter avec des structures d’intermédiation plutôt qu’avec de nombreux individus.
Les outils spécifiques
EnRciT (détenu par Énergie Partagée) est un dispositif d’investissement qui intervient au côté des collectivités et des citoyens pour sécuriser le financement du développement des projets.
L’offre EPI-La Nef (pour les grappes photovoltaïques) permet des avances de trésorerie (comme un prêt relais) le temps de la construction des centrales sur des délais de quatre à six mois et un crédit bancaire facilité à La Nef. Les projets doivent être quasiment prêts à construire (demande de raccordement et demandes administratives effectuées).
Les outils européens, tels le Feder (Fonds européen de développement régional), ont des fonds qui sont distribués par les régions via des appels à projets.