Portrait

Sensibiliser et accompagner les collectivités d’Île-de-France

Chargé de projet économie circulaire et transition énergétique à l’Institut Paris Région, Thomas Hemmerdinger appuie la mise en œuvre des politiques publiques et la montée en compétences du territoire francilien.

PAR ARNAUD WYART - DéCEMBRE 2019
Thomas Hemmerdinger ©Institut Paris Région

De formation scientifique et environnementaliste, Thomas Hemmerdinger connaît bien les questions concernant l’inscription du développement durable dans les politiques publiques. Au sein de l’Agence régionale énergie-climat (AREC, ex-ARENE ÎdF), un département de l’Institut Paris Région (ex-IAU ÎdF), il accompagne depuis 2011 les collectivités dans leur stratégie de transition énergétique et il aide à l’élaboration des politiques régionales dans les domaines de l’économie circulaire, l’énergie climat, l’hydrogène et les matériaux biosourcés. Une expérience qui lui a permis d’identifier des blocages tenaces, mais également des outils efficaces, notamment les réseaux multi-acteurs.

Mettre en avant les bonnes pratiques

Pour assurer sa mission au sein de l’AREC, Thomas Hemmerdinger suit les plans climat, air, énergie territoriaux, mais selon lui, ces démarches sont victimes de la réforme institutionnelle. « Avant 2012, certaines collectivités avaient commencé à mener des réflexions sur la transition énergétique, mais la plupart n’avait rien engagé en matière de plan. Avec la réforme territoriale, ce sont désormais les intercommunalités qui en ont la charge, alors même que celles-ci ont changé de périmètre, par des fusions ou regroupements de communes par exemple. Le principal frein, c’est l’appropriation des sujets de transition par des collectivités dont certaines viennent d’être créées et n’ont pas toujours les compétences », explique-t-il. L’AREC agit donc sur la sensibilisation des élus et approfondit certaines thématiques avec quelques noyaux d’acteurs. Objectif : que les bonnes pratiques inspirent d’autres collectivités. À ce titre, l’économie circulaire constitue une excellente approche. « Elle intéresse les élus et les citoyens car elle est synonyme d’un retour au bon sens. Elle permet également de répondre aux conséquences d’une économie mondialisée – comme les délocalisations ou la perte de productivité –, avec une économie basée sur des ressources et des synergies locales. »

Créer et animer des réseaux territoriaux

Autre activité menée par l’AREC : la mise en réseaux des acteurs. Un outil qui lui permet de répondre à la complexification des enjeux énergétiques, mais également à la décentralisation des compétences entre État, intercommunalités, nouvelles agences locales de l’énergie et syndicats. Un outil efficace et impératif dans une région qui compte la moitié des plans climat français. « Le fait de disposer d’un réseau régional et de réseaux départementaux nous permet de toucher les élus directement sur le territoire, notamment en grande couronne, avec souvent des enjeux bien spécifiques. Par exemple, nous sommes très actifs avec la communauté départementale de transition énergétique de Seine-et-Marne, car beaucoup de collectivités doivent y mener des plans, mais n’ont pas toujours l’ingénierie adéquate. Avec d’autres acteurs tels que l’Ademe, nous organisons des séminaires auprès des élus et des habitants, pour les acculturer et les aider à développer une stratégie. »

JO 2024 : une vitrine pour la transition énergétique

L’Institut Paris Région ayant été membre du groupement d’intérêt public de la candidature Paris 2024, l’AREC suit également la stratégie « Héritage & Durabilité », ainsi que l’initiative ESS (économie sociale et solidaire) 2024 pour l’accès aux différents marchés des Jeux olympiques. Et selon Thomas Hemmerdinger, aucun doute : les derniers constituent une véritable vitrine pour la transition énergétique de la région. « Nous sommes partenaires pour la partie énergie, mais celle-ci n’a pas été lancée car nous attendons le changement de sponsor. Reste que la candidature affichait déjà des objectifs forts (eau, biodiversité, alimentation, déchets, etc.) afin d’anticiper les futures réglementations et d’expérimenter sur quelques sites. Le public se déplacera ainsi en transports en commun et les délégations en taxis à hydrogène. En ce qui concerne le village et les autres marchés, le but, c’est que tous les industriels puissent promouvoir leurs innovations et que les acteurs aient la possibilité de développer l’économie locale. » Au programme : hydrogène donc, mais également toitures végétalisées, matériaux biosourcés, circuits alimentaires courts, énergies renouvelables et de récupération, ou encore recours au béton bas carbone.

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