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Triple chaufferie biomasse publique à Lyon
Mise en service fin mars, l’installation comprend trois chaudières de 17 MW et fonctionne avec du bois issu des forêts environnantes. D’ici à 2030, elle devrait permettre de chauffer 200 000 logements.
Quatre ans. C’est le temps qu’il aura fallu entre le début du projet et la mise en route de la chaufferie biomasse de Lyon, ce 25 mars 2019. Cette installation répond à une triple ambition de la métropole de Lyon, qui s’inscrit dans le schéma directeur des énergies : « Consommer moins d’énergie, émettre moins de gaz à effet de serre et développer les énergies renouvelables », résume Roland Crimier, vice-président de la métropole en charge de l’énergie. La plus grande chaufferie biomasse publique en France dispose de trois chaudières de 17 MW, fonctionnant avec du bois provenant exclusivement de la région, dans un rayon de 90 km maximum. Sa gestion a été confiée à Dalkia, filiale du groupe EDF, dans le cadre d’un contrat de délégation de service public d’une durée de vingt-cinq ans.
20 % de la chaleur distribuée sur le réseau
« L’ambition est vraiment de développer un cercle vertueux, de profiter des richesses déjà présentes sur le territoire. Ça n’aurait aucun sens de faire venir du bois d’ailleurs. Cela nous rend autonomes puisque, contrairement aux chaufferies fioul, nous ne sommes là aucunement dépendants des importations », développe le vice-président.
La biomasse provient précisément de bois déchiqueté, chutes de scierie, petit bois et écorces, qui ne sont pas assez qualitatifs pour être valorisés en bois d’œuvre. Les cendres résiduelles seront quant à elles recyclées dans l’agriculture pour fertiliser les sols. En cas d’épisodes de pollution aux particules fines ou de grands froids, les quatre chaudières gaz de 19 MW qui complètent l’installation seront utilisées.
« À elle seule, la chaufferie fournira 20 % de la chaleur distribuée sur le réseau Centre Métropole, ce qui représente aujourd’hui 70 000 logements, avec un objectif de 200 000 logements raccordés d’ici à 2030 », précise Roland Crimier. Les ménages concernés verront leurs factures de chauffage diminuer de 3 à 7 % d’ici à 2023, date des derniers versements des aides de l’Ademe.
En chiffres
- Coût de l’investissement : 42,8 millions d’euros.
- L’Ademe a financé 40 % de cet investissement, en versant une subvention de 17,8 millions d’euros (Fonds chaleur).
- 44 000 tonnes par an d’émissions de CO2 seront évitées, puisque cette installation va permettre la suppression de certaines chaufferies au fioul.