Trophées 2024 des élus de l’électricité renouvelable

Les 3e Trophées des élus de l’électricité renouvelable, anciennement appelés Trophées d’Éole, ont été remis le 19 novembre au Conseil économique, social et environnemental (Cese), à Paris, récompensant neuf collectivités pour leur pugnacité à développer sur leur territoire des projets d’électricité renouvelable. Et pour la première fois, ils ont mis à l’honneur des projets photovoltaïques et d’éolien offshore.

En 2024, 60 collectivités ont candidaté à ces trophées, soit le double par rapport à 2023. « Après examen, 54 dossiers étaient recevables », a indiqué Michèle Pappalardo, présidente du jury. « On voit de plus en plus de très beaux projets réalisés dans nos territoires, bien ancrés dans les territoires, bien acceptés par les territoires et qui leur donnent envie d’aller plus loin », a-t-elle ajouté.

Diversification des projets en 2024

Cette année, « grand changement, car nous avons décidé de diversifier les projets, en intégrant des élus qui ont un parc photovoltaïque en exploitation, des projets mixtes photovoltaïques /éoliens ». Au final, quatre collectivités sont lauréates et cinq ont reçu un prix spécial du jury dans les catégories suivantes : projet de territoire, projet citoyen, innovation et éolien offshore. 

Des élus, ambassadeurs des énergies renouvelables

« Nous cherchons des ambassadeurs convaincus et convaincants », a souligné la présidente du jury qui s’est déclarée « très satisfaite » par la cuvée 2024. « La qualité des dossiers s’améliore. » Elle note également une grande diversité géographique des projets ainsi qu’une « variété du profil des élus ». Cependant Michèle Pappalardo a regretté qu’il n’y ait « pas assez de candidatures féminines », ni de candidatures des territoires d’outre-mer en 2024. Enfin, « nous encourageons les candidatures renouvelées », c’est-à-dire ceux qui ont déjà postulé, afin qu’ils soient incités à reconcourir*.

Trois critères de notation

Parmi les trois critères de notation, Michèle Pappalardo a rappelé que le premier est celui de la concertation. « Il faut que la concertation intervienne très tôt et qu’elle soit riche. » Le deuxième critère est celui du projet de territoire et du financement. Le troisième porte sur la qualité environnementale du projet, incluant les questions de biodiversité et de paysage. Enfin, elle a précisé que le jury avait souhaité favoriser – via son système de notation des candidatures –, les parcs éoliens anciens qui ont un handicap de départ car leurs machines « sont peut-être un peu moins performantes techniquement que les machines plus récentes », a-t-elle souligné.

Palmarès 2024

Les quatre lauréats 2024 :

Prix Or

Émile Buch et Valérie Chatton (ex-maire et maire) de Susville (Isère) pour l’implantation de deux parcs photovoltaïques sur un terril des houillères du Dauphiné. Le projet s’accompagne de la création d’une entreprise de recyclage de cellules photovoltaïques.

Prix Argent

Anne Poinot-Rivière, maire de Bernay-Saint-Martin (Charente-Maritime) pour un parc de 8 éoliennes de 118 mètres, totalisant 12 MW, implantées sur quatre communes en 2007 et dont les retombées financières reviennent entièrement aux communes : création d’une école neuve, d’un Ehpad, isolation thermique des bâtiments communaux.

Prix Bronze

Gilbert Gernet, maire de Saulzoir (Nord) pour le parc des Saules, un projet de 10 éoliennes adopté après consultation citoyenne. Les retombées financières permettront la construction d’un cabinet médical. Il devrait entraîner différentes répercussions écologiques, avec notamment la plantation de 90 saules sur le parc.

Prix Bronze

Jean-Pierre Bouquet, président de la communauté de communes de Vitry, Champagne et Der (Marne) pour un projet hybride alliant photovoltaïque et éolien. Une production renouvelable qui contribuera à décarboner une cimenterie, avec recyclage de la chaleur fatale permettant de chauffer un centre nautique.

Cinq mentions spéciales du jury ont également été attribuées :

Mention spéciale Projet de territoire

Marc Medina, vice-président de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (Pyrénées-Orientales) pour l’Écoparc catalan : un projet de 34 éoliennes de 96 MW installées sur 4 communes et mises en service en 2016.

Mention spéciale Projet citoyen

Sylvain Fagot, maire d’Andilly-les-Marais (Charente-Maritime) pour l’implantation de 3 éoliennes de 120 m de haut, d’une puissance unitaire de 5,6 MW, dont le coût est de 34 millions d’euros et gérées par une coopérative citoyenne : la Coopec.

Mention spéciale Projet citoyen

Fabrice Chartreux, président de la communauté de communes Terres Touloises (Meurthe-et-Moselle) pour le premier parc solaire citoyen du Grand-Est, implanté sur une ancienne friche militaire et équipé de 19 500 modules photovoltaïques de fabrication française.

Mention spéciale Innovation

Olivier Fregeac, maire de Peyrolles (Bouches-du-Rhône) pour un parc solaire flottant implanté dans une carrière du lit de la Durance. Au total, 43 000 panneaux solaires d’une puissance de 15 MW ont été installés sur 12,6 ha et mis en service en décembre 2021.

Mention spéciale éolien offshore 

Martial Alvarez, maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) pour le projet Provence Grand Large, projet de 3 éoliennes marines de 8,4 MW et dont la mise en service est prévue « prochainement ».

* La notation se fait sur un total de 61 points + 3 points pour la candidature renouvelée et + 3 points pour l’ancienneté du parc.