Spécial Energaïa

Une installation pilote pour l’autoconsommation collective en Aveyron

À Rodez, le projet photovoltaïque mené par le Sieda a pris du retard. En cause, une certaine complexité administrative, mais également la volonté affichée du syndicat de renforcer ses propres compétences.

PAR ARNAUD WYART - DéCEMBRE 2019
Photo montage d’ombrières de parking. ©DR

Le projet de Rodez a été lancé début 2018 par le Sieda (Syndicat intercommunal d’énergie de l’Aveyron). Particularité : ce dernier souhaitait diriger les opérations lui-même, tout en se faisant accompagner, dans l’objectif de monter en compétence à tous les niveaux. « Cette démarche expérimentale ralentit forcément l’avancée du projet, mais cela nous permettra ensuite de pouvoir conseiller et orienter, à chaque étape, les communes de l’Aveyron intéressées par ce type d’initiative », explique Léo-Paul Fournier, responsable du projet pour le Sieda. C’est la start-up Sunchain, spécialisée dans l’autoconsommation collective et la technologie blockchain, qui a été choisie pour accompagner la structure (étude de faisabilité et gestion de l’installation). Le site (un petit quartier) est quant à lui localisé dans une zone d’activité mixte. « Au début, nous avions sélectionné le toit d’une délégation départementale. Celui-ci offre un fort potentiel pour l’installation de panneaux PV, mais il demandait des travaux plus complexes pour supporter le dispositif », précise Julien Gil, ingénieur chez Sunchain. Finalement, des ombrières seront déployées sur le parking de la délégation. Cette installation (500 m2 de panneaux solaires pour un investissement global de 150 000 euros) produira 72 kW, partagés sur différents bâtiments (une crèche, la délégation départementale, un office public de l’habitat [OPH], une résidence privée et des entreprises). Elle sera en mesure de couvrir 20 % de la consommation des participants.

Réunir les acteurs

Sunchain a déjà développé ce type d’installation à Prémian (Hérautl) et à Onet-le-Château (Aveyron), mais le projet collectif de Rodez est plus complexe. Julien Gil évoque notamment la mise à disposition d’espaces appartenant à un service décentralisé de l’État, une démarche que le syndicat a dû creuser au niveau juridique. « Ce sont des tâches supplémentaires. Il faut donc des gens moteurs et motivés pour lancer les projets. Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment d’incertitude en termes d’autoconsommation collective, en termes techniques, ou d’organisation avec le partenaire Enedis. En revanche, cela reste un projet qui rassemble différents types d’acteurs (entreprises, secteur public et particuliers). Or, il n’est pas évident de mettre tout le monde autour de la table. À Prémian, cela s’est fait assez facilement car nous sommes en zone rurale, avec seulement six participants qui se connaissaient déjà. À Onet-le-Château, nous avons eu la chance de travailler avec un bailleur social très proche de ses locataires et nous menons également une étude d’acceptation sociale avec un cabinet spécialisé. Pour ce projet à Rodez, nous partons de plus loin, avec un voisinage très varié et sans lien, mais c’est très intéressant », explique-t-il.

Mise en service prévue en 2020

En effet, si malgré sa complexité, le projet avance sur de bons rails (la consultation des entreprises de travaux sera clôturée le 20 décembre), la plus grosse tâche est à venir. Celle-ci consistera à démarcher les particuliers afin d’établir la fameuse personne morale organisatrice (indispensable pour les projets d’autoconsommation collective). Si l’accord des professionnels et des entreprises publiques a déjà été obtenu, le syndicat doit encore contacter tous les habitants (propriétaires et locataires) de la résidence privée, un travail long et fastidieux. « L’idée est de mettre en place une installation visible, que l’on en parle, et de répartir l’énergie sur les entités ayant déjà participé aux démarches. Ensuite, on pourra aller voir les particuliers en leur expliquant ce qu’ils peuvent gagner avec le solaire », indique Julien Gil. À ce titre, le modèle économique n’est pas encore totalement défini. « Nous ne souhaitons pas faire de bénéfice avec cette installation, mais comprendre comment se monte et se gère ce genre de projet, y compris en termes de facturation. Pour cela, nous avions besoin d’un partenaire, d’où l’idée de proposer un tarif inférieur à ceux du marché, de 5 ou 10 % », ajoute Léo-Paul Fournier. La mise en service, elle, n’est pas prévue avant l’été 2020.

RDV Energaïa

Retrouvez Julien Gil, ingénieur chez Sunchain, au salon Energaïa le jeudi 12 décembre, lors de l’événement “Autoconsommation collective : 2020, année du décollage ?” (11:30 – 12:30 / Salle B). Seront évoqués les potentiels et les freins à lever (en lien avec les projets Sunchain en fonctionnement), ainsi que cette nouvelle initiative.

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