Stratégie
Une société publique pour les mobilités lyonnaises
Les mobilités sur le territoire du Grand Lyon seront dorénavant gérées par une société publique locale (SPL) réunissant la Métropole de Lyon (70 %), le Sytral, l’autorité responsable des transports de l’agglomération (20 %) et la Ville (10 %). Le but : créer une agence pour réellement verdir les déplacements.
Le morcellement des solutions de mobilité sur le territoire lyonnais, comme sur celui de nombreuses grandes agglomérations, rend les alternatives à la voiture individuelle illisibles, « d’autant qu’il est souvent question, pour un habitant se rendant d’un point à un autre du territoire, de combiner les moyens de transport ou d’alterner entre vélo, marche, train, bus, covoiturage, etc. », précise Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole chargé de la voirie et des mobilités actives.
« Avec la Société publique lyonnaise des mobilités (SPLM), nous avançons dans le sens du décloisonnement pour que chaque grand-lyonnais devienne multimodal ou intermodal », poursuit-il. C’est-à-dire qu’un utilisateur puisse, sur un même site (l’Agence des mobilités sur le web ou in situ), acheter un abonnement pour accéder aux transports en commun, louer une voiture en autopartage ou emprunter un vélo, mais aussi obtenir des conseils sur ses déplacements.
L’idéal serait de rassembler toutes les offres en un abonnement unique, mais la tâche est ardue car chacune relève d’un opérateur différent. « Nous créons les bases d’une véritable agence des mobilités, comme à Rennes ou Nantes, dont nous avons étudié les excellents retours d’expérience », explique Fabien Bagnon.
Mobilités publiques
L’idée de la SPL était dans les tuyaux avant l’arrivée des écologistes à la tête du territoire, notamment parce que les délégations de service public (DSP) pour la gestion des parcs de stationnement pilotés par Lyon Parc Auto arrivaient à échéance fin 2023. La nouvelle majorité métropolitaine préférait une solution publique et globale à une DSP spécifique aux quinze parkings : c’est la Société publique lyonnaise des mobilités (SPLM) qui reprendra le flambeau, sans mise en concurrence, sécurisant notamment d’un point de vue social la DSP.
Parmi les autres missions de la SPLM figurent la gestion du stationnement payant en voirie de Lyon, des parcs relais en gares et des aires de covoiturage, le développement du stationnement sécurisé pour les vélos, mais aussi la mise en œuvre d’un service d’autopartage.
Vous avez dit SPL ?
Créées par la loi du 28 mai 2010, les sociétés publiques locales (SPL) sont des sociétés anonymes créées et entièrement détenues par au moins deux collectivités locales (ou leurs groupements) pour réaliser des opérations d’aménagement et de construction, exploiter des services publics à caractère industriel, commercial ou d’intérêt général.
Selon la Fédération des élus des entreprises locales, elles étaient 468 en France en juin dernier (plusieurs milliers dans l’Union européenne) : « considérées comme des opérateurs internes, les SPL n’ont pas à être mises en concurrence par leurs actionnaires publics, mais se doivent par contre de mettre en concurrence leurs prestataires. » À la différence d’une régie, qui peut se transformer en SPL, leur fonctionnement relève du Code du commerce et leur budget, autonome, ne se noie dans celui de la collectivité. Comme la comptabilité, la gestion des personnels relève du droit privé, même si une SPL peut employer des fonctionnaires (détachement ou mise à disposition).