La Roche aux Fées, une démarche globale de transition énergétique

Roche aux Fées communauté  comprend seize communes, représentant 27 000 habitants. Un territoire rural, avec une frange périurbaine très importante en bordure de Rennes (Ille-et-Vilaine). Sa démarche en faveur de la transition énergétique s’est déroulée en quatre temps : l’émergence de 2002 à 2008, le focus sur l’énergie de 2008 à 2014, la consolidation des projets de 2014 à 2020, et désormais l’objectif Territoires à énergie positive (Tepos).

2002-2008

« Les équipes ont commencé à travailler sur le développement durable, via les déchets, l’agriculture et la qualité de l’eau », explique Sébastien Benoist, responsable du service transition écologique et énergétique.

2008-2014

La collectivité centre son action sur le champ de l’énergie, du bocage et de l’éducation à l’environnement. « Une évidence est d’abord apparue, celle de rénover l’habitat. D’importantes aides ont été proposées via un programme ambitieux. » Plus de dix ans après, 1 200 logements ont été rénovés, avec des économies d’énergie de l’ordre de 38 % en moyenne.
Puis Roche aux fées communauté a planché sur le bois-énergie, avec l’objectif premier de soutenir la reconquête du bocage et de montrer son intérêt économique. Un premier réseau de chaleur a vu le jour à Janzé en 2014 et trois autres sont entrés en fonctionnement en 2019-2020. « La clé, ça a été notamment la proximité avec les futurs abonnés : leur expliquer l’intérêt, la mécanique des prix… », poursuit Sébastien Benoist. La collaboration avec les agriculteurs s’est nouée via l’animation du programme Breizh bocage, qui a permis de replanter 193 km de haies depuis 2008.
Dans le même temps, en 2010, à l’heure où les développeurs scrutent le territoire, un appel à projets éolien est lancé. « C’est un projet citoyen qui l’a emporté, Féeole. Il a été autorisé en 2019 et les recours viennent d’être épuisés. Nous préparons une entrée au capital en 2021 et la question qui se pose désormais, c’est comment flécher efficacement l’argent que cela va rapporter. » Un autre parc (non citoyen) a aussi vu le jour. « Il n’y a pas eu de contestation, mais il a été revendu à une société d’économie mixte (SEM) allemande, donc il a peu de retombées pour le territoire… Cela a marqué les élus. Il est donc important qu’un éventuel prochain parc implique plus les acteurs publics. »

2014-2020

« L’action s’est concentrée notamment sur la méthanisation puisqu’il y a un gros potentiel. On touche ici d’autres enjeux – qualité de l’eau et biodiversité – sur lesquels nous sommes attentifs et pour lesquels nous accompagnons les agriculteurs », poursuit Sébastien Benoist qui pointe notamment le projet de méthaniseur Enerfées.

Et maintenant ?

La communauté planche sur l’hydrogène et va lancer un marché d’études de faisabilité. « L’objectif ? Produire de l’hydrogène à partir de nos énergies renouvelables pour trois usages : le train, l’injection dans le réseau gazier et la mobilité lourde. Toutes ces actions et ambitions ont été consolidées via l’adoption du PCAET [plan climat air énergie territorial] en 2019 pour 2020-2025 avec l’objectif Tepos qui devrait être atteint d’ici à 2046. »