Lorient agglomération roule vers les gaz vert

Le 9 mai dernier, Lorient agglomération a posé la première pierre de sa future station de distribution d’hydrogène vert. Située sur le dépôt de bus de Lorient, elle devrait pouvoir avitailler les sept premiers bus roulant à l’hydrogène, attendus pour cet automne. Au total, la collectivité prévoit d’acquérir 19 bus à hydrogène d’ici trois ans, ce qui représenterait « la capacité de la station », selon Laurent Le Devedec, responsable énergies de Lorient agglomération.

Une seconde station de distribution d’hydrogène vert à usage maritime est également prévue sur un des quais bordant le Scorff, la rivière débouchant à Lorient. Parmi les bateaux de passagers qui font quotidiennement la navette entre les deux rives de la rade, la collectivité prévoit d’en remplacer deux par des navires utilisant l’hydrogène comme combustible. « La station maritime serait ouverte à tous les armateurs ayant des bateaux à hydrogène, par exemple les bateaux de maintenance pour l’éolien offshore », prévoit Laurent Le Devedec. Mais les bateaux, qui restent à construire, n’arriveront pas avant 2026, voire plus tard. La station maritime sera programmée en fonction d’eux.

Hydrogène éolien

La conception, la construction et l’exploitation des deux stations, de même que la livraison d’hydrogène vert pendant dix ans, ont fait l’objet d’un contrat global de performance dans le cadre d’un marché public. Le lauréat est le groupement entre le producteur d’hydrogène vert Lhyfe et la société HyGo (Hydrogène Grand Ouest), fondée par Engie et la SEM 56 énergies. Dans un premier temps, Lhyfe livrera l’hydrogène fabriqué sur son site de Bouin en Vendée, qui est directement connecté à un parc éolien en fin d’obligation d’achat.

À partir de fin 2023, l’hydrogène proviendra du nouvel électrolyseur que Lhyfe est en train de construire à Buléon, dans le Morbihan. Celui-ci est destiné à fabriquer jusqu’à 2 tonnes d’hydrogène vert par jour via des contrats d’achat direct (PPA) avec des producteurs d’énergies renouvelables et peut-être à terme via un parc éolien qui jouxte le site. « L’avantage du marché global de performance, c’est la souveraineté, car nous sommes le maître d’ouvrage. De plus, cela permet de lier dans le même contrat la station de production et la fourniture d’hydrogène pendant dix ans. Sinon les contrats de fourniture d’énergie sont limités à quatre ans par la réglementation des marchés publics », explique Laurent Le Devedec.

Biogaz en circuit court

Pour Lorient agglomération, la mobilité verte passe aussi par le bioGNV. Sur sa flotte d’une centaine de bus, 80 rouleront à terme au bioGNV contre 19 à l’hydrogène vert. Une station bioGNV est en service depuis ce mois de juin sur le dépôt de bus de Quéven, une des 25 communes de l’agglomération. La consultation pour la construction d’une seconde station sur le dépôt de bus de Lorient est en cours.

Une dizaine de bus roulent au bioGNV, le double d’ici la fin de l’année. Les contrats pour l’exploitation de ces stations sont plus classiques et intégreront à terme la délégation de service public confiée à l’opérateur de transport RATP Dev. « Nous sommes producteurs de bioGNV sur notre centre d’enfouissement de déchets ménagers, qui est injecté dans le réseau de gaz de distribution. Aujourd’hui, on en produit plus qu’on n’en consomme. L’idée est d’avoir une consommation de l’énergie en circuit court, et de ne plus utiliser d’énergie fossile », se réjouit Laurent Le Devedec.