L'info du mois
Territoires à énergie positive : des Rencontres pour se « serrer les coudes »
Les 15e Rencontres nationales des territoires à énergie positive (Tepos) se sont tenues fin septembre à Mauges communauté, dans le Maine-et-Loire. Organisées par le réseau Cler, elles ont rassemblé 650 participants, venus partager leurs expériences de la transition énergétique dans un contexte politique pour le moins perturbé.

Les Mauges, ce n’est pas seulement le territoire que l’on rencontre dans les passionnantes bandes dessinées d’Étienne Davodeau, dont Les Mauvaises Gens. C’est aussi un territoire très en pointe sur les questions énergétiques*, dont on parle d’ailleurs régulièrement sur notre site et dans nos pages, et qui porte une attention particulière à la participation des citoyens et des collectivités dans les projets. C’est ici que les 15e Rencontres Tepos (Territoires à énergie positive) se sont tenues du 24 au 26 septembre.
Organisées conjointement avec le réseau Cler, elles ont rassemblé les acteurs de la transition énergétique (élus, chargés de mission, associations, entreprises…) pour échanger et partager les expériences via des tables rondes, des ateliers et des visites locales (entreprises de l’économie circulaire, parc éolien, photovoltaïque, agriculteurs…). « 650 participants se sont réunis sur ces trois jours, ce qui montre un fort besoin de respiration et de se serrer les coudes, dans un environnement politique complexe, où la transition ne semble plus toujours au cœur des sujets », a ainsi résumé en préambule des Rencontres Anne Auclair, directrice du réseau Cler.
Dialogue et écoute
« Nous sommes en 2025, nous n’avons plus le temps de nous mettre d’accord sur les constats. Nous les connaissons, il faut maintenant remonter nos manches, ou continuer à les remonter pour ceux qui sont ici, qui ont déjà bien saisi les enjeux », a poursuivi Didier Huchon, président de Mauges communauté, précisant que « le dialogue et l’écoute » sont deux ingrédients essentiels d’une transition énergétique réussie.
Dans une note positive, Claire Roumet, qui s’occupe de la coordination globale à Energy Cities, association européenne des collectivités en transition énergétique, a rappelé que « la France est championne de la planification » et qu’elle fait beaucoup par rapport à d’autres pays européens. « Le fait que les plans climat-air-énergie territoriaux [PCAET] soient obligatoires est un atout dans le développement des stratégies, même si malheureusement ils ont parfois du mal à s’articuler entre eux, ou à s’articuler avec les autres niveaux de décision. »
Arrêter les stop-and-go
Aurore Colin, chercheuse de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), institut qui contribue par ses analyses au débat sur les politiques publiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, a rappelé que « pour la première fois depuis dix ans, hors crise sanitaire, le montant des investissements climat réalisés par les entreprises, les ménages, les collectivités et l’État a reculé en France, de 5 % entre 2023 et 2024 ».
Même si la situation n’est pas – encore – alarmante, les stop-and-go gouvernementaux sur le Fonds vert ou MaPrimRénov’ ne sont pas de bons signaux. Le chantier de décentralisation que devrait lancer l’ex-nouveau Premier ministre (Sébastien Lecornu, pour ceux qui ont du mal à suivre…) pourrait à ce sujet donner un « nouveau souffle ». Après avoir admis que les effets Covid + guerre en Ukraine + baisse des dotations avaient des incidences sur les collectivités, Jean-François Caron, ancien maire de Loos-en-Gohelle et président de la Fabrique des transitions, a tout de même rappelé que « l’innovation est une désobéissance qui a réussi » et que « la transformation a un coût », mais qu’il faut se lancer !
* Le territoire produit aujourd’hui 13 % de l’énergie qu’il consomme, vise les 32 % en 2030 et 50 % en 2050.
Un nouveau président pour la FNCCR
Le 9 juillet, le conseil d’administration de la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) a élu son nouveau président en remplacement de Xavier Pintat, qui a décidé de passer la main après avoir exercé cette fonction pendant un peu plus de vingt ans. Le nouvel élu est Jean-Luc Dupont, âgé de 58 ans et vice-président de la FNCCR depuis 17 ans. il est aussi actuellement maire de Chinon, président de la communauté de communes de Chinon Vienne et Loire et président du Syndicat intercommunal d’énergie d’Indre-et-Loire (SIEIL).