Retour d'expérience
À Gelos, un groupe scolaire rénové avec des biomatériaux locaux
Près de Pau, la commune de Gelos a réhabilité et agrandi le groupe scolaire André-Castro, avec pour objectif d’associer performance énergétique et cohérence environnementale. Une opération économique et dont les résultats sont d’ores et déjà satisfaisants.
« Toitures abîmées, préfabriqués vétustes, une passoire thermique équipée de vieux convecteurs, conflits d’usage dans un même espace entre la cantine, la garderie et la salle de motricité… » D’après le maire de Gelos, Pascal Mora, le groupe scolaire André-Castro, avait grand besoin de rénovation. La municipalité de cette commune de 3 700 habitants a donc pris la décision, il y a cinq ans, de réhabiliter et d’agrandir le site. Pour ce faire, elle s’est appuyée sur des matériaux naturels. « Compte tenu de la situation bucolique de l’école et des dérèglements climatiques, le conseil municipal a décidé à son unanimité de s’inscrire dans un projet vertueux », précise le maire.
Doublement des surfaces
La directrice générale des services, Valérie Viron, détaille les choix techniques : « Nous sommes passés de 700 à 1 400 m². La partie existante a été isolée par l’extérieur avec une ossature bois remplie de paille, recouverte de bois ou de tuiles selon l’orientation. L’extension, elle, est construite en caissons bois-paille. Nous avons ajouté des panneaux de fibres de bois aux plafonds pour l’acoustique et le confort thermique, du caoutchouc au sol et des briques en terre crue dans les grands volumes pour l’inertie thermique. »
Les matériaux proviennent de la région : paille locale, bois issu en partie des Landes, et entreprise bois-paille située à Gos (Hautes-Pyrénées), soit dans un rayon de 80 km. Le système d’assainissement, lui aussi, repose sur des principes naturels : « Les eaux usées sont filtrées par des plantes avant d’être rejetées dans un ruisseau classé Natura 2000 », précise Pascal Mora.
Trois millions d’euros
Le chantier, d’un coût total de 3 millions d’euros, a bénéficié de 70 % de subventions. « Le coût des travaux était le même, que l’on choisisse des matériaux naturels ou plus conventionnels, note Valérie Viron. Mais l’usage de matériaux biosourcés a favorisé les aides publiques, réduisant la part à la charge de la commune ». Inaugurée au printemps 2024, mais réellement en fonctionnement depuis le début d’année 2025, l’école accueille aujourd’hui 70 enfants. « Lors de la canicule, cet été, il faisait 45 °C dehors et 25 °C à l’intérieur », observe l’édile de Gelos.
L’équipement, chauffé par pompe à chaleur, n’a pas encore un an complet de fonctionnement, mais son efficacité énergétique semble déjà se confirmer. Pour le maire, le bénéfice de ce projet, le plus ambitieux depuis la construction d’une maison de retraite il y a 25 ans, dépasse la seule performance thermique, et le seul cadre scolaire : « Cette réhabilitation a aussi permis de redonner vie à un quartier et de proposer à ses habitants des locaux à usage mixte. »