Stratégie

Accompagner la transition énergétique dans les zones rurales

Début 2021, Enedis a présenté les conclusions de son projet Smart Occitania. Pendant trois ans, des expérimentations ont été menées en milieu rural pour réduire la consommation électrique, optimiser la production des énergies renouvelables et faire évoluer le réseau.

PAR ARNAUD WYART - JUILLET 2021
Centrale photovoltaïque de Brach (Nouvelle-Aquitaine). ©Enedis

Smart Occitania a été lancé en 2017 par Enedis, le gestionnaire de réseau, en partenariat avec la région Occitanie, des écoles, des syndicats d’énergie et des équipementiers tels que le Groupe Cahors et Actia. Le projet visait d’abord à sensibiliser des élus, des particuliers et des fonctionnaires territoriaux, notamment sur la réduction de la consommation énergétique. Le deuxième objectif consistait à tester des solutions intelligentes permettant d’adapter le réseau aux productions d’énergies renouvelables décentralisées. Une dernière campagne expérimentale s’est quant à elle focalisée sur des solutions permettant de renforcer le réseau, les zones rurales étant plus sensibles aux aléas climatiques.

Réduire la consommation énergétique

Pour sensibiliser les élus, des réunions physiques ont été organisées et des lettres d’information leur ont été envoyées. « Nous souhaitions donner aux élus locaux une grille de lecture, lorsqu’ils sont par exemple démarchés par des développeurs. Nous leur avons expliqué qu’il était souvent plus judicieux de faire des travaux de rénovation. Nous les avons également mis en relation avec des élus qui avaient déjà mené des actions. Cela leur a permis d’étudier des exemples concrets, notamment pour le financement des projets », explique Isabel Garcia-Burrel, responsable du projet Smart Occitania chez Enedis. De leur côté, les fonctionnaires territoriaux ont bénéficié d’une formation développée avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Celle-ci leur a permis d’apprendre à identifier les bâtiments les plus énergivores et les travaux adaptés, mais aussi de savoir comment échanger avec les bureaux d’études. Un questionnaire et une lettre d’information ont en outre été adressés à plus de 2 000 particuliers. « Dans un sondage réalisé à la fin du projet, une majorité d’entre eux nous a avoué ne pas avoir modifié ses comportements. Nous avons en revanche constaté, lors des dernières campagnes municipales, que les élus avaient inscrit dans leurs programmes des actions proches de celles que nous leur avions conseillées », précise Isabel Garcia-Burrel.

Optimiser la production photovoltaïque

La deuxième campagne s’est, elle, concentrée sur l’absorption des productions d’énergies renouvelables, particulièrement difficile en milieu rural. La capacité du réseau y est limitée et si en bout de ligne, un exploitant décide d’installer des panneaux solaires, les lignes sont rapidement sous-dimensionnées. Pour éviter des travaux au niveau des postes HTA/BT (les postes de transformation les plus proches des lieux de consommation) et des lignes basse et moyenne tension, Enedis a testé des solutions permettant de faire coïncider au maximum la production et la consommation d’électricité. «.Nous avons fait appel à cinq méthaniseurs en cogénération. À midi, pendant le pic de production solaire, ceux-ci stockaient le gaz sans produire d’électricité. Le soir, pendant le pic de consommation d’électricité, ils en produisaient un maximum. Nous avons également travaillé avec sept stations de pompage qui consomment de l’électricité pour pomper l’eau mais pas pour la restituer. Le midi, nous leur demandions de pomper afin de diminuer l’écart entre la production et la consommation d’électricité. Le soir, nous leur demandions de ne pas en consommer », explique Isabel Garcia-Burrel. Les algorithmes développés pour l’occasion se sont montrés particulièrement efficaces. Ils sont d’ailleurs utilisés désormais dans d’autres initiatives Enedis, notamment le projet aVEnir pour le pilotage intelligent des bornes de recharge.

Un réseau plus réactif

La dernière campagne s’est quant à elle attardée sur une autre particularité en milieu rural : les réseaux y sont davantage aériens car très longs et difficiles à enfouir. En cas de tempête par exemple, des arbres peuvent ainsi endommager des lignes moyenne tension. Jusqu’à présent, les agents Enedis devaient alors remonter l’intégralité de la ligne concernée et s’orienter grâce à des capteurs lumineux. «.Nous avons rendu ces capteurs communicants. Dès que nous avons l’information en amont, nous pouvons envoyer un agent directement sur le tronçon présentant un défaut. Cela permet de gagner 10 % de temps sur les interventions. Nous avons également développé d’autres capteurs communicants pour répondre plus vite aux réclamations. Ceux-ci nous remontent des anomalies au niveau du courant ou des tensions et ils nous permettent de compléter les données provenant du compteur Linky. Douze de ces capteurs ont été installés au niveau des postes HTA/BT. Ils nous ont permis d’identifier la source du problème dans la moitié des cas. Ces capteurs vont désormais être déployés sur l’ensemble du territoire national », conclut Isabel Garcia-Burrel.

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