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Agrivoltaïsme : la méthode d’évaluation de l’Ademe à l’épreuve du terrain

La loi relative à l’accélération des énergies renouvelables (Aper) de 2023 a défini un cadre pour le déploiement des projets agrivoltaïques. L’Ademe souhaite donc adapter sa méthodologie d’évaluation de ces projets pour guider la filière vers des pratiques vertueuses, avec une meilleure appropriation territoriale. Retour d’expérience de cinq régions où une nouvelle méthode a été testée.

PAR AUDE FABRE - NOVEMBRE 2025
Des difficultés pour justifier le caractère agrivoltaïque de l’installation ont été relevées lors de l’évaluation des projets dans les régions étudiées par l’Ademe. ©Reden

L’Ademe a publié en septembre 2025 son étude Accompagnement à la méthode d’évaluation des projets agrivoltaïques dans cinq premières régions : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté et La Réunion. L’objectif de cette étude, qui deviendra nationale dans un deuxième temps, est de « dresser un panorama complet du secteur et d’outiller les parties prenantes de la filière pour les accompagner vers des projets vertueux et favoriser leur appropriation au sein des territoires », souligne l’Ademe.

200 acteurs régionaux mobilisés

Sur ces cinq régions, l’Ademe a recensé 1 600 projets photovoltaïques sur terrains agricoles, tous stades de développement confondus (en exploitation, en chantier, autorisés, en instruction, en développement ou en réflexion). « Même si tous ces projets ne verront pas le jour, leur nombre témoigne d’une dynamique forte, à accompagner et encadrer », estime l’agence. La méthode s’adresse aux décideurs locaux (représentés au sein de la commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers [CDPENAF]) qui devront évaluer les projets et aux professionnels de la filière.

La méthodologie d’évaluation des projets agrivoltaïques s’est appuyée sur une démarche participative, mobilisant plus de 200 acteurs régionaux (services déconcentrés de l’État, chambres d’agriculture, instituts agricoles, agriculteurs, développeurs de projets, experts, etc.) via des entretiens et des temps de concertation. Pour accompagner les décideurs locaux et les professionnels de la filière, l’Ademe met à disposition trois livrables opérationnels pour chacune des cinq régions : un panorama des projets agrivoltaïques régional chiffré et cartographié, une synthèse de l’étude et une fiche visuelle des éléments clés pour faciliter la compréhension de l’étude et la diffusion des résultats.

Premiers résultats

Suite à l’étude menée en Bourgogne-Franche-Comté, l’Ademe a notamment retenu que « la récolte de données était complexe » et que « les évaluations étaient beaucoup plus chronophages que prévu initialement : la méthode d’évaluation devra être simplifiée ou optimisée pour une utilisation par les services instructeurs. Pour autant, des indicateurs complémentaires semblent indispensables pour bien comprendre la dynamique de l’exploitation agricole concernée : description des exploitations et de leurs ateliers de production, ciblage des besoins et des difficultés, prise en compte des projets collectifs… » Elle note aussi des difficultés pour présenter les services rendus* par l’installation, et donc pour justifier son caractère agrivoltaïque, par manque de données bibliographiques.

Ce constat est partagé dans les autres régions étudiées. En Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, l’Ademe propose d’améliorer la méthode d’évaluation par la tenue systématique d’un entretien avec l’agriculteur pour cerner son besoin agricole et son implication lors de la CDPENAF. L’entretien serait ensuite suivi par une étude des critères réglementaires hiérarchisés (taux de couverture, service rendu, revenu), et enfin par l’examen des critères complémentaires (appropriation territoriale du projet, partage de la valeur, impacts environnementaux et paysagers). Deux points – partagés par les cinq régions – sont à retenir pour la future méthode suite à l’étude menée en Paca : la méthode d’évaluation doit être simplifiée et les critères législatifs ont besoin d’être précisés.

La suite début 2026

Tirant parti de ces résultats régionaux, la deuxième phase de l’étude dressera un panorama complet au niveau national. « Ce changement d’échelle se réalise par analyse et extrapolation des résultats régionaux des cinq régions étudiées, précise l’Ademe. Pour autant, une analyse statistique et des échanges avec des acteurs de chaque région française ont été réalisés pour permettre de cadrer cette extrapolation et obtenir des résultats cohérents et pertinents. » Ces résultats devraient être publiés début 2026. « L’étude en cours doit aussi produire des outils d’analyse et d’amélioration des projets, qui seront mis à disposition en 2026 », annonce l’Ademe.

 

* Quatre services agrivoltaïques relèvent de la réglementation : amélioration du potentiel agronomique, adaptation au changement climatique, protection contre les aléas, amélioration du bien-être animal.

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